Le Syndicat national des magistrats a tenu, hier à Sidi-Fredj, sa session ordinaire où il était question, outre les bilans moral et financier, de faire le point sur les revendications et les attentes des magistrats en cette période précise. Une session qui a été marquée par la présence du ministre des Moudjahidine, du secrétaire général de l'ONM, ainsi que des cadres du ministère de la Justice. Lors de son allocution d'ouverture, le président du SNM, Djamel Laïdouni, a rappelé que la mission de son syndicat autonome était de garantir une indépendance effective de l'autorité judiciaire ainsi que la défense des intérêts socioprofessionnels des juges. Tout en appelant au renforcement de l'autorité judiciaire, M. Laïdouni avouera que les juges se demandent aujourd'hui où se situe leur place dans la société. Même s'il reconnaît que le secteur de la justice a connu des réformes et des évolutions notables, le président du SNM estime que cela n'est pas suffisant, au regard de l'évolution de la société et de la montée en flèche de la criminalité. Il réitérera la revendication de son syndicat quant à la nécessité de prendre en charge ses doléances, notamment la révision du système indemnitaire et la question du logement de fonction, en vue, dira-t-il, de mettre les juges à l'abri de toute tentation. Djamel Laïdouni rendra hommage aux magistrats assassinés durant la décennie noire (47), tout en fustigeant, "ceux qui étaient logés à cette époque dans des hôtels 5 étoiles et qui veulent nous donner aujourd'hui des leçons en matière de droits de l'Homme". Il appellera les pouvoirs publics à poursuivre les réformes dans le secteur de la justice, en vue de consacrer l'autorité du juge, mais aussi de mieux redistribuer la carte judiciaire. A. B.