Intervenant, hier, au forum d'El-Moudjahid , le président du Syndicat national des magistrats, Djamel Laïdouni, a saisi cette occasion pour réagir aux reproches du bâtonnier d'Alger, Sellini, à propos de l'indépendance des magistrats en Algérie. Selon Laïdouni, le fait d'avancer que 80% des justiciables sont mécontents, ou 90% des dossiers sont sans instructions dépasse l'imaginaire. A ce propos, Laïdouni dénonce fermement les déclarations selon lesquelles les magistrats dépendent de leur tutelle. «D'abord, la justice ne dispose pas d'un organisme chargé de fournir l'outil statistique qui permet de faire ce genre d'affirmation», a-t-il estimé, avant d'ajouter que «ces déclarations ne font que ternir l'image de la justice et celle du pays». Laïdouni a mis en exergue que l'indépendance du pouvoir judiciaire et du juge est consacrée et garantie par la Constitution, le garant de cette indépendance étant le Conseil supérieur de la magistrature présidé par son Excellence le président de la République. Laïdouni a, par ailleurs, souligné que le juge doit être intègre, compétent et indépendant, précisant que l'indépendance de la justice dépend systématiquement du juge. Selon Laïdouni, c'est au juge de «créer son indépendance puisque, dit-il, seule sa conscience professionnelle peut le mettre en conformité avec les lois et les normes internationales qu'il ne doit pas enfreindre». Le président du SNM a rappelé, par ailleurs, que la justice en Algérie va vers le mieux et que les conditions de travail d'un juge ne sont pas celles des années 70 ou il y avait quasiment absence de moyens indispensables aux magistrats. Actuellement, dit-il, le magistrat jouit de toutes les conditions de travail nécessaires. Argumentant ses propos, Laïdouni a indiqué que les magistrats ont tous bénéficié d'une prime de logement permettant de leur faciliter la tâche durant leurs déplacements professionnels. Au sujet des revendications salariales du corps de la justice, Laïdouni a fait savoir que la question est entre les mains du président de la République. «Nous avons entièrement confiance en notre président et le dernier mot lui revient pour répondre favorablement à nos doléances». De son côté, Badraoui Djamel, magistrat à la Cour suprême d'Alger, a fait remarquer qu'il ne faut pas perdre de vue que le magistrat est habilité légalement pour défendre les droits des citoyens et en aucun cas il a besoin de la protection de quiconque.