Les nouveaux CHU seront implantés à Alger, Tizi Ouzou, Tlemcen, Ouargla et Constantine. Le ministère de la Santé a débloqué la somme de 1 000 milliards de dinars qu'il dépensera pendant les dix prochaines années pour la réhabilitation de 15 CHU et la construction de 5 autres nouveaux. Une enveloppe de 600 milliards de dinars sera dégagée pour la réhabilitation des 15 grands hôpitaux, échelonnée sur les 10 années à venir. Les 400 milliards de dinars seront dépensés dans le cadre de la construction de 5 nouveaux CHU répartis sur 5 wilayas. Les financements s'effectueront par tranches par année. Projetés à Alger, Tizi Ouzou, Tlemcen, Ouargla et Constantine, ces nouveaux CHU verront leurs travaux entamés durant l'année en cours sur une superficie de 5 millions de m2. Le délai de réalisation ne saurait dépasser les 3 ans, estime Lazhar Bounafaâ, directeur général de l'Agence nationale de gestion des réalisations et d'équipements des établissements de santé (Arees). Selon le premier responsable de cette agence, toutes les études ont été finalisées et les assiettes foncières nécessaires identifiées. Celles-ci sont "extensibles et innovantes" pour les générations futures, indique-t-il. Dans l'édification des 5 CHU, les promoteurs ont pris en compte les besoins de santé, les particularités des régions et les exigences de la sécurité et de la qualité. La qualité pour M. Bounafaâ, c'est "le fonctionnement aux normes internationales", car l'état actuel des 15 CHU existants "est arrivé à sa limite". Face à une telle situation, le ministère de tutelle a lancé des travaux de réaménagement, de restructuration, de réhabilitation et de modernisation sur les bâtiments existants qui, selon le DG de l'Arees, "pour la plupart ont un siècle d'âge et la majorité était des casernes". L'autre chantier "attaqué" par le ministère a trait aux 42 établissements préfabriqués implantés dans 38 wilayas. À ce lot de structures hospitalières, l'on prévoit une action d'"humanisation et de requalification" qui sera réalisée dans un délai d'une à deux années. En somme, avec toutes les infrastructures sanitaires, l'Algérie sera dotée de quelque 112 000 lits. Ce qui placera notre pays aux normes internationales, fixées à 3,4 lits pour 1 000 habitants. Pour le moment, seuls 77 000 lits, dont 4 000 privés sont recensés. Ces 5 CHU, faut-il le souligner, font partie de l'ensemble des 10 nouveaux centres hospitalo-universitaires programmés dans diverses régions du pays. La mission a été confiée à l'Arees, chargée également du suivi de ce mégaprojet. Le choix pour lequel a opté le ministère de tutelle étant la réception de ces établissements clés en main, seules les entreprises de renommée mondiale et qui ont fait leurs preuves dans ce domaine ont été donc retenues. Dans cette short-list, chaque société ou groupe spécialisé ou consortium désigné doit, de ce fait, s'occuper à la fois des études, de la réalisation, des équipements et de la gestion des CHU pendant 5 années. Ainsi, le projet du CHU de Tlemcen, d'une capacité de 500 lits, a été attribué au groupe britannique International Hospital Group, IHG. Le groupement italien, Rizzani De-Eccher/Hôpital San Rafael se chargera de la construction du CHU d'Alger qui sera doté de 700 lits. Le centre hospitalier de Constantine (500 lits) sera réalisé par le groupement franco-autrichien Bouygues Bâtiment International/ APHParis/Vamed Eng. Le sud-coréen Daewoo E&C s'est associé avec Heerim Architectes pour l'édification du CHU de Tizi Ouzou qui disposera d'un espace pour 500 lits. Le projet d'Ouargla, d'une même capacité, sera l'œuvre du groupement Hyundai E&C/Baum Architects inc/Seoul national University/Sun medical Center. L'objectif du ministère est de mettre aux standards mondiaux le fonctionnement des 73 établissements de santé. "Nous sommes conscients que la qualité des soins passe d'abord par la normalisation et l'accréditation de nos laboratoires, des blocs opératoires et des plateaux techniques", a précisé, hier, M. Bounafaâ sur les ondes de la radio Chaîne III. Il indiquera, à ce propos, que l'ensemble des 1 541 communes du pays sont couvertes sur le plan santé avec 73 établissements de 120 à 240 lits implantés dans le Sud, 142 dans les Hauts-Plateaux. Mieux, il ajoutera que 100 hôpitaux de 60 à 240 lits sont prévus au Sud et 144 dans les Hauts-Plateaux. Néanmoins, il déplorera que le taux d'occupation de ces structures ne dépasse pas 30% au Sud, 35% dans les Hauts-Plateaux et 40% au Nord. Alger, en revanche, prend en charge, à elle seule, 70% de la demande nationale en matière de santé. Ce constat est essentiellement dû, avouera le DG, à "la mauvaise conception architecturale" de ces structures. B. K.