Le ministre a annoncé que la réunion du groupe des 5+5 à Alger, initiée par l'Algérie et l'Espagne, vise à adopter une stratégie de préservation de l'eau. En visite à Constantine et à Mila à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, Hocine Necib, ministre des Ressources en eau, a appelé à la préservation de la ressource hydrique. "Même si l'Algérie a gagné la bataille de la mobilisation de l'eau, elle doit, désormais, engager celle de la préservation de la ressource", a dit le ministre, lors d'une allocution prononcée à l'Université islamique de la ville de Constantine. "Comme l'a souligné le chef de l'Etat dans son message à cette occasion, la préservation de l'eau est un autre défi à relever", a encore souligné M. Necib, soutenant qu'à l'heure actuelle "une bonne gouvernance dans la gestion doit être prônée pour atteindre ce but". Le ministre est revenu, à l'occasion, sur la réunion du groupe des 5+5 à Alger, vers la fin du mois en cours. Cette réunion, initiée par l'Algérie et l'Espagne, regroupera le Maroc, la Tunisie, la Libye, la Mauritanie ainsi que la France, le Portugal, la Grèce et, enfin, Malte. Elle vise à adopter, d'un commun accord, une stratégie de préservation de l'eau. "La rencontre permettra, a précisé le ministre, de mettre sur pied un plan d'action pour parvenir à une stratégie commune dans le but de sécuriser la gestion des ressources dans la région." Cette réunion, qui se tiendra à Alger, est, de l'avis du ministre, "une reconnaissance aux efforts consentis par l'Algérie dans le domaine". Il a rappelé que durant la décennie noire, aucun investissement n'a été inscrit dans le secteur. "Cette situation s'est ajoutée, a-t-il indiqué, à la sécheresse qu'a connue, notamment, l'ouest du pays." Le ministre, qui a défendu les réalisations dans le secteur, a mis en exergue les multiples projets réceptionnés ou lancés dans le domaine. Il a estimé qu'avec les 72 barrages existants, 12 en construction et 2 à l'étude, "le secteur des ressources en eau a rattrapé le retard enregistré durant des années". Il a aussi énuméré le nombre de stations de dessalement et d'épuration réalisées depuis 15 ans. "La méthodologie, arrêtée par les pouvoirs publics, s'étend à 2030", a soutenu le ministre, précisant que l'objectif est "d'asseoir une gestion efficace de l'eau afin de garantir cette denrée rare et fragile aux générations futures". Interrogé lors d'un forum animé à la radio locale de Constantine, Hocine Necib a affirmé que le taux de remplissage des barrages est de 89%. Il a indiqué qu'à l'heure actuelle, 661 APC gèrent toujours le secteur. De ce fait, il a rappelé qu'une note de son département "oblige" ces APC à transférer cette gestion aux ADE locales, d'ici à l'été. Concernant le secteur de l'agriculture, que le ministère des ressources en eau doit accompagner dans le projet d'un million de terre irrigable, M. Necib a précisé que plusieurs milliers d'hectares sont déjà irrigués à partir des eaux des transferts. Il a cité l'exemple des 41 000 hectares irrigués depuis le barrage Béni Haroun. Sur le même sujet, il a révélé qu'un séminaire méditerranéen sur la réutilisation des eaux usées épurées aura lieu le mois prochain à Tlemcen. La ville de Tlemcen dispose d'un périmètre agricole de 900 hectares irrigués, à Hennaya, exclusivement par les eaux récupérées par la station locale d'épuration. À propos du projet d'un million d'hectares de terres agricoles irriguées, il a révélé que les études sont achevées. À Constantine où il a inspecté des projets, M. Necib a exigé des entreprises engagées dans le secteur "d'ouvrir les chantiers aux universitaires", afin de "leur permettre de se mettre au niveau des techniques modernes". Sur place, il a inspecté le projet d'aménagement de l'oued Rhumel et Boumerzoug. Des centres de loisirs et des aires de jeux sont prévus dans les plans. Le ministre s'est intéressé au système d'alerte contre les crues. Avant-hier, M. Necib s'est rendu dans la wilaya de Mila pour donner le coup de starter au Festival de l'eau qui se tient au complexe hydraulique de Béni Haroun. M. M.