À l'issue du procès en appel ayant eu lieu mercredi 25 mars, et en dépit des magistrales plaidoiries de la défense, notamment celles des Mes Ahmine Noureddine et Omar Farouk Slimani, la cour de Laghouat a rendu son verdict vers 13h, confirmant le jugement du tribunal, à savoir six mois de prison ferme pour tous les détenus chômeurs. Ainsi, la cour de justice de Laghouat a maintenu le verdict de première instance à l'encontre de Belkacem Khencha et ses camarades, défenseurs des droits des chômeurs et fervents opposants à l'exploitation du gaz de schiste en Algérie, à savoir une année de prison, dont six mois fermes et six autres avec sursis. Me Farouk Slimani n'a pas manqué de dénoncer l'"instrumentalisation et l'application abusive par les policiers des dispositions des articles 97 et 98 (modifié) du code pénal relatifs aux attroupements" avant de qualifier le procès de "politique''. À signaler que ce procès a été reporté le 11 février dernier en raison du retrait des avocats de la défense. Quant à la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh), aile Benissad, elle considère que "ces activistes des droits de l'Homme sont condamnés pour leur militantisme''. Par ailleurs, plusieurs militants politiques ont fait le déplacement à la cour de Laghouat pour soutenir ces détenus et leurs familles. Hamid Ferhi, coordinateur du Mouvement démocratique et social (MDS), a déclaré, à l'issue de ce procès, que "la reconduite du verdict du tribunal de Laghouat par la cour de la même ville sonne comme une punition, alors que les plaidoiries et l'ambiance du procès en auguraient une autre issue". Il y avait également des militants du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et d'autres se réclamant de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD). Pour rappel, les mis en cause ont été jugés en appel pour répondre aux accusations qui leur sont reprochées, à savoir "l'attroupement non armé (art. 97 du code pénal) et pour actes, paroles ou écrits publics qui ont pour objet de faire des pressions sur les décisions des magistrats, tant qu'une affaire n'est pas irrévocablement jugée (art. 147 du code pénal)". Le tribunal de première instance de Laghouat les avait condamnés après avoir été interpellés lors d'un sit-in organisé en solidarité avec un autre militant de la même mouvance. Il s'agit de Khencha Belkacem, Brahimi Belelmi, Mazouzi Benallal, Azzouzi Boubakeur, Korini Belkacem, Benkouider Faouzi, Bensarkha Tahar et de Abdelkader Djaballah. B. A.