Belkacem Khencha et huit de ses camarades, tous militants du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) et fervents opposants à l'exploitation du gaz de schiste, ont entamé une grève de la faim depuis samedi soir en raison du retrait de la défense des prévenus du procès qui devait se tenir le 11 février passé. "Je viens de leur rendre visite et ils m'ont fait part de leur décision de faire une grève de la faim illimitée, en réponse à l'injustice qui les frappe", a-t-on appris auprès de Me Noureddine Ahmine, l'un des avocats de la défense et membre actif du collectif de la défense et membre du Réseau des avocats pour la défense des droits de l'Homme (Raddh). En effet, "des personnes désireuses d'assister au procès mercredi passé, dont certains membres des familles des détenus ainsi que la presse, ont été empêchées d'accéder à la salle d'audience. Cette privation a même touché les témoins en faveur des détenus. Un état de fait qui s'est couronné par une quasi-inexistence du public dans la salle". "On s'est retiré pour ne pas cautionner un procès qui ne peut déboucher que sur une parodie de justice", a-t-il ajouté. Pour rappel, les détenus à la prison de Laghouat avaient déjà observé une première grève de la faim de huit jours dès le prononcé du verdict en première instance, pour dénoncer les peines que la justice avait prononcées contre eux en première instance, selon Me Ahmine. Ils devaient être jugés mercredi passé en appel pour répondre aux accusations qui leur sont reprochées, à savoir "l'attroupement non armé (art. 97 du code pénal) et pour actes, paroles ou écrits publics, qui ont pour objet de faire des pressions sur les décisions des magistrats, tant qu'une affaire n'est pas irrévocablement jugée (art. 147 du code pénal)". Le tribunal de première instance de Laghouat avait condamné, le 11 février passé, chacun des prévenus à 12 mois de prison ferme dont 6 avec sursis, et ce, après avoir été interpellés lors d'un sit-in organisé en solidarité à un autre militant du même mouvement. Il s'agit de Belkacem Khencha, Brahimi Belelmi, Mazouzi Benallal, Azzouzi Boubakeur, Belkacem Korini, Faouzi Benkouider, Tahar Bensarkha et d'Abdelkader Djaballah. "Le verdict avait été prononcé en catimini, avant presque l'ouverture de l'audience", selon un communiqué rendu le même jour par le Réseau algérien des défenseurs des droits de l'Homme (Raddh). "Il a été trop sévère et injuste" aux yeux de Me Noureddine Ahmine, qui a aussitôt interjeté appel. Quant au dénommé Mohamed Regue (32 ans), le verdict est de 18 mois de prison ferme et une amende de 20 000 DA. B. A.