Les syndicalistes rassemblés, hier, à la Maison du peuple, dénoncent l'unilatéralisme de la société de gestion. Le plan de restructuration du secteur du bâtiment ne plaît pas aux travailleurs du secteur. Il les a mis dans tous les états. Rassemblés, hier, à la Maison du peuple sous l'égide de la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics, les cadres syndicaux ont rejeté dans le fonds et dans la forme “la liquidation déguisée" des entreprises. La politique de la société de gestion et de participation qui devait, par ailleurs, consulter, comme le stipule la circulaire numéro 6, le partenaire social alors qu'elle ne l'a pas fait, a été qualifiée “d'anarchique". De prime abord, les syndicalistes dénoncent la dissolution de 25 entreprises employant 9 000 travailleurs qui, de fait, risquent de perdre leur emploi dans les tout prochains mois. Le secteur, qui a déjà connu pareille situation au milieu des années 1990, lorsque le gouvernement de Ahmed Ouyahia a procédé à la dissolution de la première vague des entreprises du bâtiment est, en effet, en passe de revivre la même saignée en matière de licenciements. Ne voulant pas se taire devant un tel programme, les syndicalistes ont décidé de refuser le fait accompli de la SGP. Ils sont même, selon leurs dires, prêts à "croiser le fer" avec les pouvoirs publics. Mais avant de passer à l'acte, ils somment, en militants syndicaux avisés, la société de gestion Indjab de les associer à toute politique qui touche de près ou de loin le secteur. Ce qui ne s'est pas fait jusque-là. Selon les responsables de la fédération, entre autres Mansour Azzeddine, les syndicats d'entreprises étaient en pleines négociations avec les employeurs, lorsque le holding préparait en juin dernier, en catimini, la restructuration du bâtiment en regroupant environ 73 sociétés dans quatre groupes, deux au centre, l'un à Annaba et l'autre à Oran, et 16 filiales. Et ce n'est que récemment, que l'exécutif de la fédération a pris connaissance de "ce plan de privatisation qui ne dit pas son nom". Il y a réellement, s'indigne un représentant syndical, "une volonté de casser le secteur public". Sinon comment peut-on interpréter le fait de regrouper des entreprises déficitaires avec celles qui engrangent des bénéfices énormes ? s'interroge l'exécutif de la fédération du bâtiment pour qui l'offre de reprise de certaines entreprises par les travailleurs est un leurre et un mensonge. L'expérience a été déjà faite. "Les travailleurs qui n'arrivent pas à nourrir convenablement leurs familles, parce qu'ils n'ont pas perçu leurs salaires depuis quelques mois, ne peuvent reprendre ces sociétés et garantir l'emploi à leurs collègues". "Ce ne sont que des racontars", affirme, par ailleurs, les participants à la rencontre organisée par la fédération Ugta qui ont juré que "la pilule ne passera pas cette fois-ci. Si les SGP ne répondent pas à nos revendications, entre autres, nous associer avant la fin de l'année, en tant que partenaire social à la restructuration appliquée au secteur du bâtiment, nous passerons à l'acte", tranchent les syndicalistes qui brandissent la menace d'une grève dans le secteur. K. D.