À la veille de l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le secteur de l'électricité et du gaz s'organise sur le plan syndical, sous l'égide de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Hier, des syndicalistes, affiliés à cette organisation et venus des différentes wilayas du pays, ont participé au congrès constitutif de la Fédération nationale des travailleurs des industries électriques et gazières. Cette manifestation, abritée à l'hôtel Riadh de Sidi-Fredj (Alger), a rassemblé, outre les syndicalistes du groupe Sonelgaz (la Société nationale de l'électricité et du gaz, ainsi que ses 20 filiales), ceux des cinq grandes entreprises créées à la suite de la restructuration de l'entreprise mère (Sonelgaz) . Le ministre de l'Energie, Chakib Khelil, et le leader de la Centrale syndicale UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, ont participé à l'ouverture des travaux, avant de s'éclipser, le premier devant rejoindre la réunion du Conseil du gouvernement et le second ayant “un engagement à l'extérieur”. Dans son intervention, le ministre a insisté sur l'importance du secteur et la sensibilité du groupe Sonelgaz de par sa relation avec le public. Il a également donné un aperçu sur les futurs plans de développement, qui devraient toucher le secteur de l'électricité et du gaz, y compris les entreprises gravitant autour du groupe Sonelgaz, à savoir Inerga, Kanaghaz, Kahrif, Terkib et Kahrakib. Des plans où la performance et la compétitivité seraient de mise. De son côté, le numéro un de l'UGTA a rappelé l'importance de la tradition syndicale au sein de Sonelgaz. Sidi Saïd a surtout profité de la présence de Chakib Khelil, pour revendiquer la fusion du groupe Sonelgaz avec les cinq entreprises restructurées, comme cela a été fait avec Sonatrach dans le secteur des hydrocarbures. “Le but de notre revendication est de rendre le groupe une entité forte”, a déclaré Salah Djenouhat, secrétaire national de l'UGTA chargé de l'organique. Selon lui, la création de la Fédération des industries électriques et gazières jouera le rôle d'“espace syndical important, qui permettra la stabilité du groupe, la préservation et la création des emplois”. “Nous voulons un groupe homogène qui aura une seule vision et la concentration d'une force syndicale qui pourra accompagner le groupe Sonelgaz dans son plan de développement futur”, a encore précisé le responsable syndical. Ce que Djenouhat a évité de nous dire, mais que des congressistes nous ont confié, c'est que la revendication relative au regroupement de l'ensemble des entreprises du secteur autour de Sonelgaz comporte un double objectif : renforcer le groupe pour lui permettre de “mieux se défendre contre la privatisation” et arrêter le processus de “morcellement des entreprises et du secteur, et donc leur liquidation”.Chakib Khelil soumettra-t-il la proposition de Sidi Saïd aux membres du Conseil du gouvernement ? En attendant d'en savoir plus sur la question, notons que Mohamed-Lakhdar Badreddine, le patron de la fédération des pétroliers, que l'on disait en disgrâce avec le ministre de l'Energie, était présent, hier, à la rencontre de Riadh. H. A.