La note émanant du directeur central des retraites de la Caisse nationale de retraite, et qui prévoit la suppression de certains acquis pour les travailleurs qui partent en retraite, continue de susciter le mécontentement des travailleurs du secteur économique. Hier encore, ce sont les syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba et de la Fédération du secteur de la mécanique qui se sont rassemblés devant la Maison du peuple pour dénoncer cette note qualifiée “d'injuste et d'arbitraire” par les syndicalistes de la SNVI. Une délégation des syndicalistes protestataires, menée par M. Belmouloud, secrétaire général du syndicat d'entreprise de la SNVI, a même été reçue en milieu de journée par le secrétaire général de l'UGTA, M. Abdelmadjid Sidi-Saïd. Les membres de cette délégation ont fait part au patron de la Centrale syndicale de leur étonnement sur cette décision datée du 17 novembre 2008, qui instruit les directeurs de caisse de retraite “de ne plus prendre en considération au niveau de l'assiette de pension de calcul les promotions catégorielles et autres reclassements à l'occasion des départs en retraite”. Ce qui signifie que les salaires des nouveaux retraités seront revus à la baisse puisque les catégories offertes généralement par les entreprises pour les départs en retraite ne seront plus comptabilisées sur la fiche de paie des retraités. Les syndicalistes évoquent une remise en cause et une atteinte caractérisée des acquis des milliers de travailleurs du secteur économique, comme ils se sont interrogés sur cette décision intervenue un an après la signature des conventions de branche que le ministère du Travail avait paraphées par le biais de ses services, notamment les inspecteurs du travail. “Toutes ces conventions certifiées et approuvées par les services du ministère du Travail prévoient une disposition qui accorde entre deux et cinq catégories pour tout travailleur qui sort en retraite, alors pourquoi ce revirement et pourquoi maintenant ?” s'interroge M. Messaouidi de l'union locale UGTA de Rouiba, qui précise que cette mesure est en vigueur depuis plus de dix ans. “Si l'on veut résorber le déficit de sauver la CNR, on ne sollicite pas les salaires misérables des travailleurs, il faut voir ailleurs, notamment ceux qui touchent des dizaines de millions par mois”, martèle M. Messaouidi. De nombreux autres syndicalistes interrogés hier ont tenu à contester vivement la démarche de la CNR et n'ont pas manqué de menacer d'utiliser tous les moyens que leur confère la loi pour se faire entendre. On sait que le ministre du Travail et de la Sécurité sociale Tayeb Louh avait pris part à la cérémonie de signature de conventions qui concernent plus de 47 millions de travailleurs aux côtés de Sidi-Saïd, et parfois même en présence de certains ministres comme ceux de l'Energie, des Ports et des Télécommunications. Interrogé sur cette décision, un cadre de la CNR a affirmé que cette note, qui est déjà en application, intervient suite au décret n°96-208 du 5 juin 1996 fixant les modalités d'application des dispositions de l'article 1er de l'ordonnance n°95-01 du 21 janvier 1995 fixant l'assiette des cotisations et des prestations de Sécurité sociale. Le décret en question définit les éléments du revenu exclus de l'assiette des cotisations de la Sécurité sociale. Il précise dans une de ses dispositions que les éléments du revenu de l'assiette des cotisations et des prestations prévues sont définis comme suit : par prestations à caractère familial, on entend les prestations servies en raison de la situation familiale et les primes versées à l'occasion d'un événement à caractère familial, notamment les prestations familiales et la prime de scolarité versées au titre de la législation de la Sécurité sociale, l'indemnité pour salaire unique, les primes de naissance, de mariage et toutes les autres primes. M. T.