Le dépistage systématique se fait avant ou au cours des rappels vaccinaux (18 mois) afin de déceler les signes éventuels de l'autisme ou autre maladie neuromusculaire. La mise en place d'un protocole national de dépistage et de prise en charge de l'autisme a été vivement recommandée jeudi à Oran par des parents et aidants naturels, réunis à l'occasion de la célébration de la Journée internationale dédiée à cette pathologie caractérisée par des troubles envahissants du développement (TED). "L'uniformisation des supports et procédures par une démarche consensuelle et applicable dans toutes les unités et centres de suivi des enfants permettrait une meilleure approche dans le diagnostic de l'autisme", a précisé, à l'APS, Mustapha Lahici, coordinateur des programmes d'accompagnement mis en place par l'association socioculturelle locale Chougrani. "L'autisme et les maladies neuromusculaires gagneraient à faire l'objet d'un programme national de santé publique avec une législation spécifique et une reconnaissance dans les nomenclatures pour une prise en charge par tous les acteurs de la santé et du social", a-t-il expliqué. Les participants à cette journée, marquée par une sortie récréative au profit de plusieurs enfants souffrant de TED, ont mis l'accent sur "le dépistage systématique se fait avant ou au cours des rappels vaccinaux (18 mois) afin de déceler les signes éventuels de l'autisme ou autre maladie neuromusculaire". "Le protocole préconisé dans ce cadre systématiserait également l'orientation vers un service spécialisé (pédopsychiatrie) en cas de signes de suspicion", a suggéré M. Lahici, rappelant que les symptômes de l'autisme se manifestent avant l'âge de 2 ans par un comportement asocial (isolement), l'intolérance au changement, des troubles de l'humeur, alimentaires et cognitifs. Les parents misent énormément sur les groupes de parole et les séances de renforcement des capacités des aidants naturels initiés par l'association Chougrani, avec le soutien du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme. "Ce programme d'accompagnement a pour but de favoriser l'échange d'expérience et d'information autour de différents aspects socio-éducatifs", a fait valoir M. Lahici, insistant sur la nécessité de "promouvoir la formation des auxiliaires de vie scolaire pour faciliter l'insertion des enfants autistes". Ce responsable à l'association Chougrani escompte, en outre, la mise en place "de mécanismes de contrôle à même de prévenir toute exploitation du désarroi des parents d'enfants autistes", estimant qu'un protocole national sera "le garant par excellence de la prise en charge de la pathologie". "Nombre de recherches sont menées de par le monde, mais il n'existe pas encore de traitement curatif avéré de la maladie", a-t-il indiqué, observant, toutefois, que les méthodes de prise en charge cognitive basées sur le développement de l'autonomie physique ont montré leur efficacité. Pour l'histoire, le tableau clinique de l'autisme infantile précoce a été défini pour la première fois en 1943 par le pédopsychiatre Léo Kanner (1894-1981). La Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme est célébrée le 2 avril, date instituée en 2007 par l'Organisation des Nations unies (ONU). R. N./APS