Très affectées par la maladie de leurs enfants autistes, des mères de famille ont lancé un cri de détresse aux pouvoirs publics pour la création de centres spécialisés pour la prise en charge de cette frange de la société. Malgré le nombre important de cas de cette maladie, l'autisme reste méconnu du grand public et une épreuve dure pour les parents. «Découvrir que son enfant est autiste est le pire des cauchemars que j'ai vécu», a déclaré une mère de jumeaux, âgés de huit ans autistes et qui a appris dernièrement que même son 3e enfant âgé de 4 ans est atteint par ce trouble du comportement. Affaiblie, désemparée et traumatisée par les souffrances qu'endure toute une famille à cause de la maladie d'un de ses membres, cette mère s'est déplacée au siège du journal avec d'autres mères et pères vivant la même situation pour demander de l'aide aux autorités locales. Depuis des années, ils se battent pour faire entendre leur voix et attirer l'attention sur cette maladie lourde, mais ces parents commencent à désespérer tellement leur peine est grande. «Si avoir un enfant autiste a été un drame, découvrir que rien n'est prévu pour la prise en charge de ces enfants a été un coup fatal pour nous», déplorent ces parents. Soutenus par l'association Chougrani, ces parents espèrent que d'autres soutiens viennent de la part des gens qui ont le pouvoir de décision. QUELLES SONT LES CARACTERISTIQUES DE CETTE MALADIE ? Selon, l'US National Institute of Mental Health, «l'autisme se caractérise essentiellement par une interaction sociale déficiente. Les parents sont généralement les premiers à déceler les symptômes de l'autisme chez leur enfant. Déjà au stade de nourrisson, un bébé atteint d'autisme peut ne pas réagir aux autres, ou se concentrer très attentivement sur un centre d'intérêt à l'exclusion des autres pendant de très longues périodes. Un enfant autiste peut sembler se développer normalement pour se replier ensuite et devenir indifférent à tout contact social. De nombreux enfants autistes affichent une sensibilité réduite à la douleur, mais sont anormalement sensibles aux sensations comme le son, le toucher ou d'autres stimulations sensorielles. Ces sensibilités inhabituelles peuvent se traduire par des symptômes comportementaux comme une résistance au fait d'être câliné ou pris dans les bras». Pour la prise en charge de ces enfants, les parents demandent la mise en place d'un dépistage automatique possible au cours des rappels vaccinaux, soit à 18 mois. Ce dépistage doit figurer sur le carnet de santé de l'enfant. En cas de signe d'alerte, les parents suggèrent que l'orientation doit être systématique vers un centre spécialisé avec un encadrement adéquat et une formation continue du personnel médical. Standardiser les supports et procédures de diagnostic à l'échelle nationale est l'autre revendication des parents. Ces derniers estiment que l'autisme ainsi que les maladies neuromusculaires doivent faire l'objet d'un programme national de santé publique avec une législation appropriée à cette maladie et une scolarisation inclusive des enfants autistes dans des établissements d'enseignement public, destinés exclusivement à ces enfants.