La commission d'inspection ministérielle dépêchée, mardi dernier, à l'université de Tizi Ouzou, dans le but de désamorcer la crise, n'a pas réussi à convaincre les grévistes. L'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou connaît, depuis près de deux mois, une grève illimitée à l'appel de la section locale du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes). Un débrayage qui a été marqué par de nombreuses marches vers le siège de la wilaya de Tizi Ouzou, ainsi que des rassemblements devant le rectorat de l'université et même devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ce mouvement de grève paralyse toute la faculté sans qu'aucune solution ne se dessine, à ce jour, au point même de redouter le spectre d'une année blanche, puisque même la commission d'inspection ministérielle dépêchée, mardi dernier, à l'université de Tizi Ouzou, dans le but de désamorcer la crise, n'aura pas du tout convaincu les grévistes qui semblent décidés de poursuivre leur débrayage après les vacances de printemps. Selon le coordinateur local du Cnes, Samy Ould-Ouali que nous avons pu joindre hier, "la commission dépêchée par le ministère de tutelle s'est penchée uniquement sur les deux volets du logement et de l'insécurité dans les campus universitaires, alors que les autres points, tout aussi importants, notamment ceux liés au dysfonctionnement interne de notre université et à l'évolution du plan de carrière des enseignants, n'ont pas été abordés par cette même commission". Toujours selon Samy Ould-Ouali, "le projet de 220 logements, qu'on nous a promis pour le mois d'août prochain, ne représente, en fait, que 40% de la demande globale en matière de logements des enseignants". Pour rappel, et depuis février dernier, le Cnes n'arrête pas de dénoncer "les multiples et récurrentes atteintes graves à la dignité des enseignants-chercheurs à travers une remise en cause de ses prérogatives, un mépris ostentatoire de son autorité pédagogique et scientifique à l'université de Tizi Ouzou, à l'instar de toutes les universités du pays". Les enseignants-chercheurs souhaitent, entre autres, une meilleure prise en charge de la situation socioprofessionnelle de l'enseignant universitaire en lui accordant un salaire décent, un logement, en conférant la valorisation de l'expérience de l'enseignant, l'amélioration et la protection du pouvoir d'achat de l'enseignant. Enfin, il est à noter que les enseignants grévistes comptent tenir une AG, ce matin, à l'université de Tizi Ouzou, pour décider de la suite à donner à leur mouvement, mais tout porte à croire que le Cnes compte camper sur ses positions jusqu'à la satisfaction totale de ses revendications. K. T.