Pendant plus d'une heure, le Dr Amar a relaté de terribles événements qui ont secoué les Wilayas. Du 1er Novembre, en passant par le congrès de la Soummam et de Tripoli où la clôture a été houleuse, les Wilayas ont connu des dissensions graves, voire tragiques L'assistance présente à la conférence présentée ce mardi par le Dr Amar Mohand-Amer, historien, organisée conjointement par le Centre des études maghrébines en Algérie (CEMA) et le Crasc d'Oran, a eu l'occasion de découvrir plusieurs zones d'ombre et des éclaircissements sur le rôle des Wilayas dans la crise du FLN de l'été 1962. "La conférence d'aujourd'hui est un condensé d'un segment d'une histoire peu connue des historiens de la crise du FLN de l'été 1962, riche et intense en tactique, en alliances, en basculements, en enjeux stratégiques... Les Wilayas (5 zones, 1er noyau du FLN/ALN dès le 1er novembre 54) vont jouer plusieurs rôles pendant cette période et avant 62. Chaque Wilaya a sa propre histoire. Durant la crise, elles sont des fois séparées, des fois tentent de peser sur les événements dans leur rapport sur le politique (GPRA, CNRA, bureau politique) et sur le militaire (l'état-major)", souligne avec pertinence le conférencier. Ce dernier, en trois phases (le rapport wilayas/FLN, le positionnement des Wilayas dans l'échiquier politique et la reconversion de l'ALN en Armée nationale populaire), a brossé un tableau riche en événements. Pendant plus d'une heure, le Dr Amar a relaté de terribles événements qui ont secoué les Wilayas. Du 1er Novembre, en passant par le congrès de la Soummam et de Tripoli où la clôture a été houleuse, les Wilayas ont connu des dissensions graves, voire tragiques. En 1962, elles arrivent complètement éclatées, ce qui facilite le travail au groupe de Tlemcen, à sa tête Ahmed Benbella et Houari Boumediene, un stratège à l'état-major bien armé par l'Egypte. Soutenu par la France et Bourguiba, sans oublier l'Egypte, Ahmed Benbella s'impose à la tête du pays en tant que premier président de la République algérienne. "Le wilayisme (du nom Wilaya) tentera deux coups de force, le premier en 1964 par le colonel Chaâbani, et le second par Tahar Zbiri en 1967, mais sans succès car dès le congrès de la Soummam, le FLN a su créer une armée solide avec des grades et rompue aux techniques de guérilla", a rappelé le Dr Amar. Au cours du débat, on a appris que l'UGTA était divisée entre légalistes et partisans de l'autonomie en 1962. Les premiers l'emportent conformément à la déclaration de Tripoli qui prône le parti unique (le FLN) avec des organisations satellites. Les vaincus seront définitivement marginalisés. N. B.