Une feuille de route qui précise les tâches et les échéances de réalisation a été remise aux managers des groupes. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a réuni, à huis clos, jeudi au niveau du site Sider Hydra (Alger), les dirigeants des nouveaux groupes industriels pour amorcer le lancement effectif de la deuxième phase du plan de réorganisation du secteur public marchand industriel. "Dans l'étape qui suivra, vous aurez la lourde tâche de mettre en place chaque groupe et de l'imposer dans le paysage économique national et, pourquoi pas, régional et international ? C'est, dans tous les cas, notre ambition", a souligné M. Bouchouareb en s'adressant aux dirigeants des groupes industriels. "Cette réunion de travail a permis de présenter, de débattre, puis de valider une feuille de route détaillée devant aboutir à des groupes entièrement autonomes et opérationnels dans un délai de trois mois", indique le ministère de l'Industrie et des Mines, dans un communiqué. Cette feuille de route, ajoute le communiqué, est ordonnancée autour de huit actions dont la plus importante est la préparation du plan d'action de chacun des groupes industriels et des mesures d'accompagnement devant faire l'objet d'une présentation devant le Conseil des participations de l'Etat (CPE), au plus tard le 30 juin prochain. Le plan d'action doit, entre autres, définir le périmètre final du groupe industriel. Il doit, également, présenter une situation de la mise en œuvre des plans de développement ; la stratégie de déploiement et de croissance corporative retenue ; les objectifs organisationnels de vente, de rentabilité et de croissance pour les cinq ans à venir. Le ministre de l'Industrie et des Mines a enjoint les dirigeants des groupes industriels à créer les conditions pour permettre aux entreprises d'activer dans la sérénité, à ne pas bousculer leur cycle d'exploitation par des décisions qui pourraient annihiler tout esprit d'initiative au sein de leurs portefeuilles d'entreprises respectifs. "Si vous ne vous astreignez pas, vous-mêmes, à libérer l'initiative de vos collaborateurs, de vos équipes et des managers des filiales, vous ne pouvez pas réclamer cela de l'Etat actionnaire", a lancé M. Bouchouareb, précisant qu'il accorde une attention particulière à la question de la gouvernance de la nouvelle entreprise publique industrielle. "Dans ce cadre, nous avons engagé la réflexion pour clarifier la nature des rapports administration-groupe industriel, par sa redéfinition et son adaptation pour concrétiser les notions de ‘fin du tutorat sur l'entreprise publique' et de ‘l'entreprise publique autonome', concepts fondamentaux du nouveau système de gouvernance de l'entreprise publique industrielle", annonce le ministre. Pour cette nouvelle phase, le ministère de l'Industrie a remis aux managers des groupes industriels deux documents-outils de travail. Il s'agit d'une feuille de route qui précise les tâches et les échéances de leur réalisation, celle-ci représente, en fait, le premier contrat de performance des managers des groupes et d'un modèle de termes de référence qui leur permettra de recruter rapidement l'expertise nécessaire pour les accompagner dans la construction de leurs entreprises. "Cette nouvelle phase vous incombe. Vous devriez manager. Faire des choix et les assumer", a lancé M. Bouchouareb à l'adresse des dirigeants des groupes industriels, comme pour les mettre devant leurs responsabilités. "C'est le rôle des managers des groupes, mais également et surtout des membres des conseils d'administration. Je ne voudrais pas qu'on revienne à la situation que j'ai trouvée quand je suis arrivé, où dans une SGP, les décisons sont prises par la même personne, contrôlées par la même personne et exécutées par la même personne", a-t-il relevé. Lors d'un point de presse, le ministre de l'Industrie a rappelé qu'il a obtenu l'accord du CPE de rémunérer les dirigeants des groupes industriels, à l'image des autres groupes existant en Algérie. Le ministre a indiqué que l'Etat est décidé à faire du secteur public le levier pour amorcer la construction de notre ambition industrielle, et y a mis les moyens. M. Bouchouareb a affirmé que l'Etat avait consacré, en 2010, une enveloppe financière de 12 milliards de dollars pour le développement des entreprises publiques ; près de 3 milliards de dollars seulement ont été consommés. "Environ 10 milliards de dollars sont aujourd'hui à la disposition de ces groupes industriels", relève le ministre. M. R.