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"Les contraintes majeures sont les transferts des patients entre services et le déficit en ressources humaines"
Pr Haddoum, chef du service néphrologie au CHU Mustapha, à "Liberté"
Publié dans Liberté le 12 - 04 - 2015

Dans cet entretien, le praticien évoque les difficultés auxquelles sont confrontés les usagers du CHU dans son organisation actuelle. Il suggère quelques solutions qui amélioreront la prestation médicale dans les grands hôpitaux du pays.
Liberté : La majorité des hôpitaux datent de l'époque coloniale. Pensez-vous, en votre qualité d'usager de ces lieux, que leur conception pavillonnaire réponde aux exigences de la fonctionnalité d'une structure hospitalière ?
Pr Haddoum : Pour être précis, les bâtiments qui abritent la majorité de nos grands CHU civils datent, il est vrai, de l'époque coloniale : du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle. Pour être complet et rendre justice à nos autorités de santé, après l'Indépendance, de très nombreuses infrastructures hospitalières ont été réalisées dans les 48 wilayas du pays. Elles abritent pour la plupart les soins primaires (EPSP, centres de santé, PMI) et les soins secondaires (EPH, polycliniques, les UMC). Certaines sont très "modernes". Pour les soins de haut niveau, des structures hospitalières ont été construites ces 30 dernières années, comme les EHS, les CAC ainsi que des hôpitaux privés de haute facture. Maintenant, revenons à nos CHU civils, qui sont il est vrai la vitrine de notre médecine. Hormis le nouvel EHU d'Oran, lancé entre 2000 et 2005, tous les autres CHU civils d'Algérie sont anciens, pavillonnaires, pour certains étendus sur plusieurs hectares. Je dois dire que malgré ces "handicaps", ils ont rendu de grands services à la population algérienne. Ils continuent à abriter les soins tertiaires et à assurer la formation de milliers de médecins, infirmiers, auxiliaires de santé et administrateurs. Le système pavillonnaire des CHU a été quelquefois violemment critiqué, voire rendu responsable de certaines "carences" en matière de soins et d'accueil des patients. Ce style urbanistique pavillonnaire est maintenant jugé dépassé, inadapté et coûteux, comparé aux structures hospitalières récentes volontiers verticales, encore appelées "Monobloc-pluri-modulaires". Les "origines" du système pavillonnaire hospitalier ne sont pas toutes connues. Certains avancent l'argument de la prévention contre des infections nosocomiales à une époque moins riche en antibiotiques et antiviraux, pour d'autres la nécessaire séparation des activités médicales et chirurgicales. À cela s'ajouteront les arguments sécuritaires, la lutte contre les incendies, le risque sismique et l'obligation d'isoler les patients à risque.
Voici quelques-uns des arguments techniques de l'époque pour le bien-fondé du système pavillonnaire. Mais pas seulement, il y a également des raisons non-médicales qui viennent en partie de l'héritage religieux des hospices (des hôtels pour les malades) pour expliquer la tendance aux services à plus de 100 lits et plus de 3 000 m2 et en partie également il y avait l'ego médical qui se mesurait en superficie horizontale et en nombre de personnels de santé. Les choix actuels en matière d'urbanisme médical sont radicalement à l'opposé des anciennes infrastructures horizontales, étendues en surface. Les structures sont verticales, en un ou deux blocs et plusieurs modules, sans séparations.
Elles ont de très nombreux avantages en matière de coexistence, d'échanges entre services, de baisse de la facture énergétique et d'économies en ressources humaines.
Les mesures d'hygiène, de prévention et de traitement des infections nosocomiales permettent, aujourd'hui, ce type d'urbanisme dit "intelligent" et surtout "efficient". Les couloirs, les escaliers et les ascenseurs permettent également de rapprocher les différents personnels.
Cela renvoie les administrateurs hospitaliers à de nouveaux schémas d'organisation des soins avec de nombreuses parties communes à toutes les disciplines comme : les blocs opératoires, les urgences, les laboratoires, les services d'imagerie, etc.
Quels sont les problèmes majeurs auxquels vous êtes confrontés dans l'exercice de votre fonction de praticien et de chef de service ?
Pour mon quotidien de praticien hospitalier au CHU Mustapha d'Alger, qui est pavillonnaire, les contraintes majeures sont liées avant tout aux ressources humaines qui restent insuffisantes en nombre d'une part et d'autre part aux difficultés lors des transferts interservices des patients. La téléphonie interne, intranet et l'informatisation permettent l'amélioration des échanges et la communication entre services.
Le système pavillonnaire demeure budgétivore en énergie et en ressources humaines.
Le cadre architectural du CHU Mustapha-Pacha reste malgré tout très agréable pour les patients, en dépit de l'intense circulation routière interne aux heures de pointe.
Quelles devront être les priorités à prendre en charge dans le plan de réhabilitation des CHU, lancé par le gouvernement ?
Nous venons d'évoquer le difficile problème de la circulation routière interne ainsi que le stationnement des véhicules. L'entrée des ambulances, l'évacuation urgente des blessés graves, l'accès aux structures d'urgences sont fortement entravés à l'heure actuelle. Voici une des priorités. Une autre priorité est, à notre avis, celle de replacer les CHU au sein et auprès de leurs véritables missions qui sont : les soins de haut niveau, la formation et la recherche. Nous assistons malheureusement encore aujourd'hui à l'explosion des soins primaires et secondaires à l'intérieur même des CHU. Tous les efforts doivent être faits pour développer les véritables offres de diagnostic et les offres de soins tertiaires qui relèvent des missions nobles des CHU, c'est-à-dire la transplantation, la réparation d'organes, les prothèses, la lutte contre le cancer, l'imagerie de haut niveau et des laboratoires de pointe pour l'immunologie, la génétique, la biologie moléculaire, etc.
Un mot pour l'hospitalisation à domicile, les soins ambulatoires, l'hospitalisation de jour et la chirurgie ambulatoire, bref la médecine d'aujourd'hui qui a rendu obsolètes et totalement désuets les "méga-services" à plus de 100 lits et de plus de 3 000 m2. Elle n'est pas assez développée dans nos hôpitaux et dans nos mœurs médicales. Voici pour l'essentiel, sans oublier la nécessaire réflexion pour la sécurité maximum des patients pendant leur séjour hospitalier.
S. H.


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