Demain, 17 avril, le président Bouteflika aura bouclé exactement une année de son quatrième mandat. Quel bilan faire ? L'opposition est unanime : "C'est une année de paralysie générale." Pour Mohcine Belabbas, président du RCD, il suffit de voir le nombre de lois votées à l'APN, durant la première année du quatrième mandat, pour mesurer la gravité et l'ampleur de la stagnation politique du gouvernement. Belabbas a rappelé qu'à peine 10 lois ont été votées entre 2014 et 2015. Ce qui est, dit-il, "insignifiant" comparativement à d'autres pays où la vie politique est animée, citant l'exemple du Maroc voisin, où pas moins de 28 lois ont été votées rien que durant les deux premiers mois de l'année en cours. Il se demande, d'ailleurs, si l'on doit réellement parler d'un bilan durant cette année où "rien n'a été réalisé". Le chef du RCD a ajouté que même l'annonce de la révision constitutionnelle faite par Bouteflika, durant la campagne électorale pour le quatrième mandat, tarde toujours à être réalisée. Le président du MSP, Abderrezak Makri, juge, pour sa part, que "cette année (du quatrième mandat) a mis en exergue les faillites du pouvoir dans tous les domaines". "Aujourd'hui, tous les masques sont tombés. C'est la faillite dans les domaines économique, politique et social. Tout le monde est conscient que l'Algérie vit une crise énorme et, à ce rythme, elle va droit dans l'impasse", a fulminé Makri, voulant pour preuve les chiffres de l'ONS, des services des douanes et même de la chefferie du gouvernement qui démontrent clairement que le pays est en crise. Pour Makri, la première année du quatrième mandat est "l'année de la déliquescence des institutions de l'Etat". "Un Etat, dit-il, gouverné par l'entourage de Bouteflika, et non par le Président lui-même qui est malade." En fait, Makri juge négative toute la période de gouvernance de Bouteflika. "Même avec le budget colossal de 800 milliards de dollars, les 15 années de gouvernance de Bouteflika n'auront servi à rien, sinon à encourager la corruption et l'enrichissement des personnes de son entourage", accuse-t-il, appelant au passage à la nécessité, y compris pour le pouvoir, d'aller vers un changement démocratique. À défaut, alerte-t-il, le pays ira droit vers l'effondrement. Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, n'est pas moins critique envers le régime de Bouteflika qu'il accuse d'avoir précipité "la désagrégation de l'Etat". "Durant la première année du quatrième mandat de Bouteflika, tout le monde aura remarqué qu'il n'y a plus de chef d'orchestre et que les institutions de l'Etat sont gérées par des décisions et des contre-décisions", a-t-il fait remarquer. Il a rappelé qu'"en un an, Bouteflika a réussi le coup de force de présider un Conseil et un demi-Conseil des ministres, l'un consacré à la question du gaz de schiste, à l'occasion duquel, il n'avait fait que valider les contrats attribués aux entreprises étrangères, et l'autre, soi-disant consacré aux mesures à prendre pour faire face à la chute des prix de pétrole". Un abandon de poste qui ne dit pas son nom, selon Djilali, qui a souligné que "lorsque le pouvoir avait décidé d'imposer au pays un homme incapable, il ne fallait pas être un spécialiste des sciences divinatoires pour savoir que Bouteflika est rentré chez lui juste après son élection et a abandonné son poste de président". F. A.