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Et si la promotion passait par la traduction ?
LANGUE ET CULTURE BERBÈRES
Publié dans Liberté le 20 - 04 - 2015

Bien avant Octobre 1988, les Algériens ont eu leur printemps. Il a eu lieu un certain 20 Avril 1980 : le Printemps berbère ou Tafsut imazighen. Du temps a passé depuis, 35 longues années plus exactement. Et un autre printemps est venu, baptisé Printemps noir. Mais tous les militants politiques, associatifs et même syndicaux se réfèrent volontiers à Tafsut imazighen et à sa littérature qui a nourri leur réflexion jusqu'à maintenant. C'est le cas avec la charte sur la politique culturelle, élaborée à Yakourène.
Et même si l'échec des politiques — quoique le pouvoir politique a sa part de responsabilité — avait fini par déteindre sur la revendication, beaucoup ont mis à contribution ce temps pour écrire et traduire des textes en tamazight et, souvent, dans l'anonymat le plus total. On ne citera que quelques-uns bien que beaucoup aient franchi ce pas : le Dr Amar Mezdad écrira cinq romans, un recueil de poésie et un autre de nouvelles ;
Mohand Aït Ighil traduira en kabyle de nombreuses pièces théâtrales, mais aussi des classiques de la littérature mondiale ; on lui doit la traduction de Les Vigiles de Tahar Djaout. Brahim Tazaghart, écrivain en tamazight et éditeur, est connu pour avoir traduit Ahlam Mosteghalmi, l'une des grandes écrivaines de la littérature algérienne d'expression arabe. On doit à Hafid Idress et à Rabah Madi le premier dictionnaire en tamazight. Ils poursuivent leur travail séparément.
Rabah Madi vient de mettre sur le marché le premier dictionnaire de la faune et de la flore en kabyle ; Hafid Idress travaille, quant à lui, sur un dictionnaire des noms propres en kabyle. Tous ceux, qui ont milité, de près ou de loin, pour la cause tamazight y figureront avec leur photo depuis Boulifa jusqu'à Kamal Benamara, enseignant et chercheur en tamazight, en passant par les protagonistes de la crise dite berbériste de 1949, aux créateurs de l'Académie berbère et des animateurs d'Avril 1980.
Les militants de la cause berbère ont compris que la traduction a joué depuis des siècles un rôle central dans le développement des cultures et la transmission du savoir. Elle peut constituer un lieu "où se déroule un dialogue entre les différentes langues et cultures". Et aussi "un lieu d'émergence de la langue et culture étrangères". La traduction peut donc participer considérablement à "l'établissement, puis à la diffusion du patrimoine historique, culturel et scientifique de l'humanité".
Avec la translation de La Servitude volontaire d'Etienne de La Boétie, les berbérophones disposent, pour la première fois, de la traduction d'une œuvre philosophique qui a marqué la philosophie politique autant que Le Prince de Machiavel ou le Contrat social de Rousseau.
Alain Mahé, anthropologue du Maghreb contemporain, qui en est à l'origine — lui s'est occupé de sa translation en français contemporain (lire son interview dans Liberté du 19 avril 2015) — a rappelé, à juste titre, qu'ils proposaient avec le livre, paru chez Bouchène Editions, "un texte dans toutes les langues parlées en Algérie — français, arabe algérien et classique et kabyle —, mais c'est aussi le premier texte philosophique publié en kabyle".
Quant à Mohand Lounaci, qui a présenté la traduction de La Boétie en kabyle par Ameziane Kezzar — ce sont d'ailleurs deux des principaux traducteurs des poèmes de Ferhat Imazighen Imoula, composant les 10 chansons de son nouvel opus, Tilelli i teqvaylit —, celui-ci estime, quant à lui, que la constitution d'une tradition de traductions poussera dans un avenir proche les acteurs à revenir sur les textes de leurs prédécesseurs.
M. O.


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