Les augmentations prennent effet à partir du mois de janvier 2015 et les nouveaux salaires sont prévus pour le mois de juin 2015 avec effet rétroactif. Alors que le 87 bis tel que défini dans sa nouvelle interprétation ne fait augmenter que maigrement les catégories de 1 à 3 dans le secteur de la Fonction publique, soit respectivement 2 650 DA, 1 445 DA et 220 DA, comme nous l'avions annoncé dans nos précédentes éditions, le gouvernement, désemparé, aurait eu recours à un décret de 2008 pour tenter de valoriser davantage les salaires des autres catégories, notamment celles situées entre la 4 et la 10. C'est ce que nous avons appris de sources syndicales du Snapap. Ainsi, pour tenir ses engagements envers les travailleurs, notamment ceux de la Fonction publique, les autorités auraient été contraintes de se rabattre sur le décret 08-70 du 26 février 2008 portant institution d'une indemnité forfaitaire compensatrice (IFC) au profit de certains fonctionnaires et agents publics relevant des institutions et administrations publiques pour doper les salaires des fonctionnaires des basses catégories, affirme Hamoudi, membre du conseil national du Snapap et membre de la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA). Il en veut pour preuve un avant-projet en cours d'élaboration modifiant le décret 08-70, qui souligne que cette indemnité fixée déjà entre 3 200 DA et 2 000 DA pour les catégories de 1 à 10 sera augmentée à l'état brut respectivement de 3 300 DA et 1 000 DA. Ainsi, les catégories de 4 à 10, qui ne sont nullement concernées par le 87 bis, nouvelle version, contrairement à ce qui a été annoncé, seront "rattrapées" par le nouveau décret en cours d'élaboration qui sera, selon nos sources, publié au mois de mai prochain. Selon l'avant-projet de ce décret, l'indemnité forfaitaire des catégories de 1 à 6 et 7 à 8, ainsi que de 9 à 10, fixée respectivement à 3 200 DA, 2 500 DA et 1 500 DA, sera portée, pour les mêmes catégories, entre 6 500 DA et 3 000 DA, soit une augmentation allant de 3 300 DA à 1 000 DA. En fait, seuls les fonctionnaires classés dans la catégorie de 1 à 3, qui bénéficient du 87 bis, verront leur salaire augmenté, respectivement de 5 950 DA, 4 445 DA et 2 920 DA, grâce à la rescousse du décret 08-70. Mais les catégories de 4 et 10 (soit près de 1,1 million de fonctionnaires) qui ne sont pas concernées par le 87 bis, seront, avec l'appui du même décret, augmentées entre 2 400 DA et 1 000 DA (brut). Selon M. Hamoudi, les pouvoirs publics ne se sont pas rendu compte que le 87 bis n'apporte pas grand-chose aux fonctionnaires. "Et ils n'ont trouvé que cette astuce pour tenir leurs promesses, seulement, voilà, ces augmentations sont insignifiantes." M. Hamoudi regrette le tapage fait par certains syndicats autour de ces "augmentations" sans faire de recherches et sans étudier le dossier comme il se doit. "Nous avons été les premiers à dénoncer ce simulacre et à avoir dit que le 87 bis ne concerne que les fonctionnaires des catégories de 1 à 2 et, à un degré moindre, la catégorie 3." Par ailleurs, et selon l'avant-projet, ces augmentations prennent effet à partir du mois de janvier 2015 et les nouveaux salaires sont prévus pour le mois de juin 2015 avec effet rétroactif. Plus de 1,4 million de travailleurs sont concernés par la valorisation de l'indemnité forfaitaire compensatrice, mais seulement 300 000 d'entre eux seront touchés réellement par le 87 bis, et dont les augmentations totales varient entre 5 950 et 2 920 DA brut. Les autres, soit les 90% des fonctionnaires, verront leurs salaires revalorisés seulement entre 2 400 DA et 1 000 DA brut, précise notre interlocuteur. Au niveau des entreprises économiques, le secteur public n'est nullement concerné par cette "redéfinition", nous affirment des responsables syndicaux de l'UGTA. C'est surtout le secteur privé qui est appelé à revoir la grille des salaires de ses travailleurs. Mais selon lui, rares sont les entreprises privées qui ont entamé un travail dans ce sens. En l'absence de conventions collectives, les travailleurs exerçant dans ce secteur auront du mal à faire respecter cette nouvelle disposition par leurs employeurs. M. T.