Les travaux des premières journées internationales de chirurgie de Sétif se sont clôturés, hier, à l'auditorium Mouloud-Kacem-Naït-Belkacem de l'université Ferhat-Abbas, après deux journées de débats et d'échanges d'expériences entre les professionnels menés par un panel d'éminents professeurs nationaux et étrangers. Une occasion offerte sur un plateau d'argent, notamment aux jeunes chirurgiens dans le besoin de peaufiner et d'actualiser leurs connaissances dans cette spécialité présente presque dans tous les services hospitaliers. Cela d'autant plus que les jeunes compétences sont plus que jamais sollicitées avec l'ouverture de nouvelles structures programmées, notamment dans le cadre du Plan national cancer (PNC), lancé sous l'égide du professeur en chirurgie générale, et néanmoins, ancien ministre et actuel sénateur, le Pr Messaoud Zitouni. C'est aussi une aubaine pour les chevronnés d'échanger leur riche expérience et d'optimiser leur savoir-faire et leur compétence à même d'améliorer la prise en charge des patients. Les cancers coliques en occlusion (stade avancé relevant de l'urgence), les cancers gastriques et les traumatismes opératoires des voies biliaires sont les trois thèmes choisis à l'occasion de cette première édition des journées chirurgicales de Sétif, initiées par les professeurs Kamel Bouchenak, chef du service des urgences médicales et chirurgicales du CHU de Sétif, et Tarik Saïb, chef du (futur, lire encadré) service de chirurgie oncologie du centre anti-cancer de la ville d'Aïn Fouara. Les cancers coliques en occlusion, alertent les chirurgiens à cette occasion, sont souvent diagnostiqués tardivement en Algérie. Ce qui rend leur traitement "difficile et coûteux" et, par ricochet, réduit de "5 à 10%" les chances de survie des malades estimée à 5 ans. Le Pr Bouchenak révèle que 75% des cas de cancer colique dans le pays sont détectés à un stade avancé. Sur les quelque 20 000 cas de cancers digestifs enregistrés chaque année en Algérie, précise le même professeur, les cancers colorectaux arrivent en première position avec une incidence moyenne allant de 4 000 à 5 000 nouveaux cas par an. D'où, il insiste sur la nécessité de la prévention et du dépistage précoce de cette pathologie. Même son de cloche chez le Pr Saïb qui souligne, en outre, l'aubaine offerte par le plan cancer 2015-2019, mené par le Pr Zitouni, dont l'un des axes stratégiques se focalise sur ce volet lié à la prévention. "Dans le Plan cancer, tout un chapitre est dédié à la prévention et au dépistage précoce. Et l'intérêt, aujourd'hui, est d'encourager le diagnostic précoce des cancers et des lésions précancéreuses", martèle le Pr Saïb, en regrettant que les cancers coliques en occlusion représentent, de nos jours, l'un des problèmes majeurs de la santé publique. Les cancers gastriques, deuxième cause de mortalité après le cancer du sein, avec une moyenne de 800 000 décès par an dans le monde, ne préoccupent pas moins les professionnels de la santé, recommandant de se pencher sérieusement sur cette pathologie. Quant au troisième et dernier thème, à savoir les traumatismes des voies biliaires, MM. Bouchenak et Saïb ont alerté sur les accidents (ou plutôt les erreurs médicales) aux conséquences néfastes, affectant entre "0,3% et 1%" des interventions chirurgicales. Pour éviter ce type d'accidents, les deux spécialistes ont appelé au "respect des techniques et des règles", notamment concernant l'ablation de la vésicule. Désigné président d'honneur de la rencontre, le Pr Zitouni qui a présenté, une fois de plus, le PNC 2015-2019, a, à son tour, recommandé de privilégier la prévention et le dépistage précoce des cancers. Rehaussée par la présence du wali, des responsables de l'université Ferhat-Abbas et de plusieurs responsables des instances et structures sanitaires locales, les premières journées scientifiques ont été, par ailleurs, marquées par plusieurs communications scientifiques présentées par d'autres éminents professeurs nationaux et étrangers. Y figuraient, entre autres, Kamel Bouzid, chef du service oncologie du CPMC, Larbi Abid, chef du service chirurgie de l'hôpital de Baïnem, ou encore Jean-Paul Arnaud venu du CHU d'Angers (France).