Le plan cancer 2015-2019 devra être effectif au plus tard début du mois d'octobre. Il s'agit-là d'une instruction ferme du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Abdelmalek Boudiaf, qui a sommé, hier lors d'une réunion de coordination, les directeurs de santé publique (DSP) des wilayas du pays, de mettre en oeuvre de manière effective ce plan. «Le plan cancer 2015-2019 doit être appliqué par l'ensemble des DSP du pays selon un échéancier qui doit être prêt, au plus tard, au début du mois d'octobre», a dit M. Boudiaf, lors de son allocution d'ouverture de cette rencontre où il a également insisté sur la formation initiale et continue des médecins, pour une meilleure prise en charge des malades atteints de cancer. Rappelons à ce propos que le plan cancer qui prévoit de lutter contre cette maladie mais aussi une meilleure prise en charge des personnes atteintes, englobe dans ses recommandations la mise en place des programmes de prévention contre les facteurs de risque, la facilitation du parcours du malade, le raccourcissement des délais du diagnostic, la redynamisation du traitement et l'augmentation du financement. Ce plan a été établi sur la base du rapport réalisé par le professeur Zitouni, désigné en 2012 par le président de la République pour assurer une évaluation globale de ce dossier et définir une stratégie à suivre. Suite aux recommandations émises dans ce rapport qui a été remis au chef de l'Etat, fin 2013, de nombreuses mesures ont été prises par le ministère de la Santé dont principalement la création de centres anti-cancer, l'importation d'accélérateurs, le dépistage précoce des cancers, la prévention et la sensibilisation sur la pathologie. Il a ainsi été question de l'ouverture avant fin 2014 de 4 nouveaux centres anti-cancer dont un à Alger, un à Hassi Messaoud et un autre à Skikda. Une décision qui vise à réduire les délais d'attente pour obtenir un rendez-vous, comme l'avait déclaré le premier responsable de ce secteur. M. Boudiaf avait également annoncé la mise en place dans chaque établissement de santé d'un médecin spécialisé en oncologie. Et pour mettre fin aux dysfonctionnements en matière de radiothérapie, il a été décidé la relance de plusieurs projets qui étaient à la traîne, selon le ministre, qui avait cité les projets lancés dans les wilayas de Sétif, Tizi Ouzou, Annaba, Tlemcen et Constantine. D'ailleurs le ministre de la Santé avait affirmé sur ce point que les rendez-vous pour la radiothérapie ne dépasseront plus les 15 jours. Et c'est pour s'assurer que toutes les mesures décidées ont bien été mises en œuvre, que le ministre de la Santé a réuni hier ses DSP. Lors de cette rencontre, il a demandé une évaluation de la réalisation et de l'équipement des centres anti-cancer, notamment ceux de Tlemcen, Sidi Bel Abbès, Annaba, Oran et Constantine. Des ateliers sur le thème de la ressource humaine spécialisée en oncologie et radiothérapie ainsi que le consensus sur la chimiothérapie destiné aux oncologues, ont aussi été organisés. Il a également été question durant cette réunion de l'assainissement de la gestion de la ressource humaine et du budget. A noter enfin que le professeur Messaoud Zitouni, le responsable du plan cancer, présent à la rencontre d'hier, n'a pas manqué d'insister encore une fois sur le dépistage précoce du cancer, rappelant que la maladie est guérissable à 100% lorsqu'elle est traitée à temps. Le Pr Zitouni a aussi appelé à la mobilisation dynamique de tous les acteurs concernés, à travers tout le territoire national, soulignant que le problème majeur ne réside pas dans le manque d'infrastructures. mais dans l'organisation, la gestion et la formation du personnel soignant. De son côté, le Pr Kamel Bouzid, chef de service oncologie au Centre Pierre et Marie Curie (Cpmc) a insisté sur l'importance de la chirurgie dans la prise en charge du cancer. Il a souligné à ce titre, que la chirurgie guérit 70% des cancers au stade précoce, suggérant la formation des chirurgiens dans la spécialité de chirurgie carcinologique. Le Pr Bouzid a enfin proposé la création de services d'oncologie médicale et la désignation de chefs d'équipes et de projets selon les motivations et non pas les grades. H. Y./APS