Une délégation du Front des forces socialistes a été empêchée, hier, par la police de déposer une gerbe de fleurs au niveau de la Place de la liberté de la presse, à Alger, en hommage aux journalistes assassinés durant la période du terrorisme islamiste des années 1990, a déclaré le chargé de communication du parti, Youcef Aouchiche, joint par téléphone. "Les services de l'ordre nous ont empêchés de déposer notre gerbe de fleurs alors qu'ils avaient laissé les représentants des autorités publiques", a-t-il dénoncé, ajoutant que les policiers "ont aussi empêché les militants de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh) et le représentant de l'Organisation nationale des familles des disparus, qui accompagnaient notre délégation, d'accomplir leur devoir mémoriel". Plusieurs militants du FFS et de la Laddh ont été ensuite embarqués dans les véhicules de la police et conduits dans plusieurs commissariats de la capitale, a ajouté Youcef Aouchiche, précisant qu'ils ont été brutalisés lors de leur interpellation. Parmi les membres de la délégation qui ont été malmenés par les policiers, il y avait le député Ahmed Betatache. Les militants arrêtés ont été interrogés durant toute l'après-midi, puis relâchés par la police, a expliqué encore le chargé de communication du FFS. Dans un communiqué laconique envoyé à la presse par le secrétariat national du parti, signé par Mohamed Nebbou, le FFS a dénoncé "avec la plus grande fermeté l'attitude des forces de l'ordre qui ont empêché une délégation du FFS, conduite par le secrétaire national à la communication, de déposer une gerbe de fleurs à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse". Le FFS, qui a échoué dans sa tentative d'associer les partis au pouvoir à son projet de "conférence pour un consensus national", a dénoncé également "la brutalité de l'intervention des forces de sécurité, présentes en masse sur les lieux ainsi que l'interpellation ou l'arrestation des militants politiques, des droits de l'Homme et du monde associatif qui se sont associés à cette activité pacifique", a ajouté le communiqué. Le FFS n'a pas manqué de relever que "toute Algérienne et tout Algérien à le droit de s'exprimer, de célébrer et de participer pacifiquement à toute action ou manifestation qui s'inscrit dans ce cadre", dénonçant "la prétention des autorités à faire de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse un domaine réservé aux officiels". L.M.