Une délégation du FFS, qui s'est rendue hier à la place de la Liberté de la presse à Alger, a été empêchée par les forces de l'ordre de déposer une gerbe de fleurs. Des militants et des cadres du parti ainsi que des activistes des droits de l'homme ont été arrêtés. L'ex-premier secrétaire du parti, Ahmed Betatache, a été «molesté», nous indique-t-on, et le secrétaire national à la communication, Youcef Aouchiche, a été arrêté. D'autres cadres et militants du parti, quelques autres militants de la Ligue des droits de l'homme (LADDH) ainsi que plusieurs membres de l'association des familles des disparus (CNFD) ont également été embarqués, nous a-t-on affirmé. «Le FFS dénonce avec la plus grande fermeté l'attitude des forces de l'ordre qui ont empêché une délégation du FFS, conduite par le secrétaire national à la communication, de déposer une gerbe de fleurs à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse», écrit le FFS dans un communiqué rendu public hier, signé par son premier secrétaire, Mohamed Nebbou. «Le FFS dénonce avec la plus grande fermeté la brutalité de l'intervention des forces de sécurité, présentes en masse sur les lieux ainsi que l'interpellation ou l'arrestation des militants politiques, des droits de l'homme et du monde associatif qui se sont associés à cette activité pacifique», précise le FFS qui dénonce aussi «avec énergie la prétention des autorités à faire de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, un domaine réservé aux officiels». Pour le FFS, toute Algérienne et tout Algérien ont le droit de s'exprimer, de célébrer et de participer pacifiquement à toute action ou manifestation qui s'inscrit dans ce cadre. «Dans tous les commissariats en Algérie sont placardées des affiches proclamant que l'Etat de droit commence par la police ; dans tous les commissariats d'Algérie sont placardées des déclarations des droits de l'homme, mais la réalité est malheureusement tout autre sur le terrain», fait observer le FFS qui constate que sur le terrain, «ce sont les matraques, les fourgons cellulaires, les propos agressifs et les séjours prolongés et injustifiés dans les locaux des commissariats qui sont la pratique ordinaire». Pour ce parti de l'opposition, «la meilleure manière d'empêcher les dénonciations internationales, c'est de mettre en cohérence le discours et la pratique». Considérant aussi qu'il faut se conformer aux normes communément admises au plan international, le FFS exhorte, dans son communiqué, les autorités, sans les nommer, à «respecter, dans les faits, les libertés publiques partout sur le territoire national et notamment la liberté de manifester pacifiquement y compris dans la capitale, Alger». Le FFS, pour qui «liberté d'expression et démocratie sont inséparables», réaffirme sa «mobilisation constante dans les luttes pour concrétiser ces libertés». Nous avons appris que les personnes arrêtées ont été relâchées en fin d'après-midi.