Me Merouane Medjhouda affirme qu'il détient des rapports et documents qu'il va présenter au tribunal criminel et qui vont prouver que quand Moumen a quitté l'Algérie, il avait laissé de l'argent dans les caisses de Khalifa bank et de la Banque centrale. Une polémique a éclaté, hier matin, au deuxième jour du procès Khalifa, entre la défense de Rafik Moumen Khelifa et le liquidateur de Khalifa Bank, Moncef Badsi, à la cour de Blida. L'avocat Merouane Medjhouda reproche à ce dernier de ne pas avoir versé au dossier judiciaire les rapports de liquidation de Khalifa Bank qui auraient permis de connaître la somme qui se trouvait dans les caisses et ce qui en restait. "Car, dit-il, on reproche à Moumen Khelifa d'avoir pris tout l'argent et laissé les caisses vides. En l'absence de rapports, je peux venir à l'audience et supposer qu'il y avait de l'argent. Le liquidateur n'a pas fini sa mission jusqu'à présent. Nous attendons de voir le rapport du liquidateur. Nous devons absolument savoir ce qu'il y avait exactement dans les caisses de Khalifa Bank et ce qu'il en reste. Nous avons besoin de savoir si Khelifa est débiteur ou créditeur". Me Merouane Medjhouda affirme qu'il détient des rapports et documents qu'il va présenter au tribunal criminel et qui vont prouver que quand Moumen a quitté l'Algérie, il avait laissé de l'argent dans les caisses de Khalifa Bank et la Banque centrale. Sans aller plus loin dans les déclarations. Ce à quoi Moncef Badsi a répliqué : "Je remets mensuellement des rapports à la commission de la Banque d'Algérie. J'ai des archives de pas moins de 60 tomes. Ils peuvent les consulter à tout moment. Sauf qu'ils ne le font pas parce qu'ils ne connaissent pas les procédures". Divergences au sein de la défense de Khalifa Fait surprenant : des divergences, il y en a même au sein des membres du collectif de défense de Rafik Khelifa. En l'occurrence, entre Me Lezzar Nasreddine et Me Medjhouda. Contrairement à son confrère, Me Lezzar nous a déclaré qu'il ne pouvait pas dire qu'"il y avait de l'argent dans les caisses de Khalifa Bank". Quand le premier a salué la décision du président de l'audience d'enclencher le procès, le deuxième demande le report pour violation de procédures garantissant un procès équitable. Ces griefs consistent en la non-audition par le juge d'instruction et en la dénonciation de l'établissement du PV de première comparution par le même magistrat qui va siéger sur le fond. Pour Me Medjhouda, la fusion des deux procès "n'est pas une décision politique, mais répond à des considérations techniques puisque les deux affaires sont tenues par le même arrêt de renvoi". Même si Me Lezzar n'est pas foncièrement contre la décision de jonction, il regrette que cette décision ne figure pas dans le planning initial. Le magistrat promet que les ministres seront tous entendus Concernant les personnalités citées en tant que témoins, Me Merouane Medjhouda soutient que le président de l'audience Antar Menouar lui a promis que tous les anciens ou actuels ministres cités en tant que témoins seront entendus au fur et à mesure, selon un programme préétabli par le tribunal criminel. Antar Menouar aurait ajouté qu'il ferait venir tous les témoins, sans exception, même s'il fallait user de la force publique. Me Medjhouda affirme que Khelifa Moumen va prouver son innocence par tous les moyens. Il tente de disculper Rafik Moumen Khelifa, en rappelant que quand il avait bâti son empire, il n'avait que 37 ans. "Etant pharmacien de formation, il ne maîtrisait pas la gestion bancaire, c'est pour cette raison qu'il a recruté des spécialistes dans le domaine et les a placés à de hauts postes de responsabilité". N. H.