Le deuxième jour du procès de l'affaire Khalifa Bank a été consacré, uniquement, à la lecture de l'arrêt de renvoi composé de 169 pages en présence du premier accusé, Rafik Abdelmoumen Khelifa, et des 75 autres accusés dans cette affaire. Une occasion qui a permis aux avocats de la défense de se chauffer à blanc devant la presse nationale avant d'entamer les plaidoiries. Nassereddine Lazhar, l'avocat de Rafik Abdelmoumene Khelifa, a marqué le premier point après avoir exigé du juge de lui accorder la rectification concernant l'appellation du procès car, selon lui, « il s'agit du procès Khalifa Bank et non du procès Khalifa tout court ». Son confrère, Me Merouane Medjhouda, affirme à la presse qu'il détient des documents sur l'état financier de Khalifa Bank qui prouve l'innocence de son client. Il explique qu'avant le départ de Rafik Khalifa à l'étranger, l'argent était bel et bien dans les banques. L'avocat promet qu'il défendra son client avec des arguments et des justifications car il estime que jusqu'à l'heure actuelle, celui-ci est toujours innocent. Les deux avocats de l'accusé principal dans cette affaire comptent évoquer, également, l'absence de preuves des accusations portées contre leur client d'autant que le liquidateur de la banque, Moncef Badsi, n'a toujours pas présenté son rapport final depuis 2003. « Sur quelle base vont-ils juger mon client alors que le rapport de la situation financière de la banque n'a pas été présenté ? », s'interroge Me Medjhouda. La jonction de l'affaire Khalifa Bank, jugée après cassation, avec celle d'Abdelmoumene Khelifa, jugé en première instance en 2007 par contumace et condamné alors à la réclusion criminelle à perpétuité, a provoqué, également, la colère des avocats de la défense. Pour Me Alliche, qui défend un cadre de l'entreprise nationale maritime, il y a violation de l'article 524 de la procédure pénale qui précise que le tribunal criminel est tenu de se référer aux points sur lesquels la Cour suprême a statué. « Du moment qu'il y a une affaire Khalifa pour laquelle il y a eu cassation auprès de la Cour suprême, il devrait y avoir un nouveau procès », estime-t-il en s'interrogeant sur le sort des personnes qui ont été déjà condamnées lors du premier procès et qui sont devenues des témoins. « Va-t-on les considérer comme témoins ou prévenus ? » Selon lui, le président de l'audience n'a pas consulté la défense quand il a décidé de la jonction des deux affaires. Enfin, l'avocat Merouane Medjhouda s'est interrogé sur le sort des 6 millions d'euros qui représentent un surplus des avoirs de Khalifa Airways que la liquidatrice a mentionné dans son rapport qui a été en faveur de son mandant. L'audience d'aujourd'hui sera consacrée à la finalisation de la lecture de l'arrêt de renvoi et l'audition de Rafik Abdemoumène Khalifa, pour la première fois, par la justice algérienne.