Le président du tribunal criminel de Blida a annoncé, hier, la jonction de l'affaire Khalifa Bank, jugée après cassation, avec l'affaire d'Abdelmoumene Khelifa. Abdelmoumène Khelifa, jugé en première instance en 2007 par contumace, est présent au procès. La jonction des deux affaires a été faite en référence à l'article 277 du code de procédures pénales, dans la mesure où il s'agit du même dossier qui comporte les mêmes accusés, la même partie civile, la même victime et les mêmes accusations. Le procès après cassation de l'affaire Khalifa Bank s'est ouvert hier au tribunal criminel de Blida, huit années après le premier procès en janvier 2007 au niveau du même tribunal. La programmation du procès après cassation de l'affaire de la caisse principale de Khalifa Bank intervient après le report d'un premier procès qui devait avoir lieu le 2 avril 2013. Le report avait été motivé ce jour-là par l'absence de six accusés qui devaient être convoqués mais aussi pour confirmer le décès de deux autres accusés parmi les 123 impliqués dans cette affaire, lors du procès de 2007. Au total, 75 prévenus, dont 21 détenus en plus de l'accusé principal Abdelmoumène Khelifa, ayant introduit un pourvoi en cassation devant la cour suprême seront rejugés. Plus de 300 témoins comparaîtront pour la deuxième fois, des victimes et partie civile seront présentes au procès qui sera présidé par le juge Antar Menouar. Les personnes citées en témoins dans cette affaire durant le premier procès comparaîtront en même qualité lors du nouveau procès, et le tribunal criminel se conformera lors du procès, au premier arrêt de renvoi de la chambre d'accusation. «Une procédure pratique» La jonction de l'affaire de la caisse principale de Khalifa Bank avec celle de Rafik Khalifa abdelmoumene, jugé par contumace en 2007, est tout à fait «pratique», mieux encore elle peut servir toutes les parties dans cette affaire, a déclaré lundi à Blida l'avocat de l'accusé Khalifa, Medjhouda Merouane. Dans une déclaration à la presse, l'avocat de Khalifa a estimé que la procédure décidée par le juge Menouar Lazhar sert «le fonctionnement de la justice dans cette affaire et, par ricochet, toutes les parties». Me Medjhouda a expliqué que le maintien de deux affaires avec deux procès distincts, comme il était prévu initialement, où Khalifa est accusé dans la première et témoin dans la seconde, aurait fait perdre beaucoup de temps au tribunal et aux parties concernées par cette affaire. Par la même occasion, l'avocat d'Abdelmoumène Khalifa a demandé à ce que le liquidateur de la banque, désigné en 2003, «rende des comptes concernant son travail», car, a-t-il expliqué, «en quittant l'Algérie durant cette même année, Khalifa a laissé de l'argent dans les caisses», s'interrogeant «pourquoi le liquidateur de la banque n'a toujours pas remis son rapport au tribunal ?». Tout en réfutant «globalement et dans le détail» les accusations retenues contre Khalifa, l'avocat a précisé que celui-ci «est accusé au même niveau que les autres et dans l'arrêt de renvoi, il n'est nullement mentionné qu'il est l'accusé principal», ajoutant que le concerné «est prêt à user de tous les moyens légaux pour prouver son innocence». Revenant sur l'état physiologique de l'accusé, paru amaigri, l'avocat a précisé que cela «n'a rien à voir avec sa détention», ajoutant que Abdelmoumène «jouit de ses droits dont les visites hebdomadaires de sa famille».