C'est par un colloque itinérant piloté par quatre recteurs impliquant les universités Emir Abdelkader de Constantine, Abderrahmane-Mira de Béjaïa, Lamine-Debaghine de Sétif et 8-Mai-1945 de Guelma, qu'est organisée, cette année, la treizième édition du colloque international sur les massacres du 8 mai 1945, et ce, dans le cadre de Constantine capitale de la culture arabe. Le docteur Mohamed Nemamcha, recteur de l'université de Guelma, nous a déclaré que "ce colloque ouvre un chantier thématique parallèle qui aura lieu aux mêmes dates dans ces universités et il s'adresse aux historiens, sociologues, psychologues et politologues travaillant sur des thèmes liés aux massacres comme méthode de révolution des conflits dans les contextes des situations coloniales. Un élargissement spatial s'impose afin d'établir des connexions entre les massacres coloniaux qui ont été commis aux XIXe et XXe siècle en Afrique et en Asie, marqués par des phénomènes similaires." L'amphithéâtre Sassi-Benhamla, au nouveau pôle universitaire de Guelma, était bondé, ce jeudi 7 mai, d'invités de marque, d'universitaires, chercheurs, étudiants, citoyens, et l'ouverture officielle a été effectuée par le secrétaire général du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en présence des autorités civiles et militaires et de la famille révolutionnaire. Le programme comporte 22 communications illustrant cette manifestation, 12 par des intervenants étrangers et 10 par des nationaux. L'on citera, entre autres, Gilles Manceron, journaliste, historien français, vice-président de la Ligue des droits de l'homme, qui entame la journée en traitant du thème "le sens des évènements de Mai 1945 et les obstacles à leur reconnaissance", lui emboîte le pas Malika Rahal, chercheur au CNRS en France avec "le manifeste et sa portée", et c'est Fouad Soufi, archiviste, chercheur associé au CNRPH, qui étaiera "les massacres coloniaux entre mémoires, négation et oubli, la part de l'histoire". Le professeur El-Majiri Lazhar, université de Manouba (Tunisie) abordera l'exposé "le cimetière algérien dans l'île de Sainte-Marguerite", relayé par le professeur B. Browner, université de Houston (USA), qui parlera des "massacres en Algérie entre 1832 et 1848" et par J. House, université de Leeds (GB), qui développera le thème "autour de quelques massacres coloniaux dans leur contexte urbain". Le professeur Aymen Salama, université du Caire (Egypte), évoquera "la responsabilité française dans les massacres du 8 Mai 1945". En début d'après-midi, E. Blanchard, chercheur CNRS France, présentera "le 14 juillet 1952 , un massacre oublié à Paris", et le professeur Raed Badr, université de Berzit (Palestine), abordera "un projet colonial de transformation de l'Algérie en pays noir", alors que Tahar Boumedra, ancien directeur de la mission des Nations unies pour les droits de l'homme en Irak et représentant personnel du Haut Commissaire des droits de l'homme en Irak, évoquera "le statut de l'indigénat de juillet 1865, un génocide culturel". Ce sont ensuite le docteur Mohamed Mekahli, université de Sidi Bel-Abbès, Leïla Tita et Houari Mokhtar, université de Batna, qui décortiqueront des sujets en langue nationale, succédés par le professeur A. El-Djamel, université de Sfax (Tunisie), dans "crimes de De Gaulle", et enfin le docteur M. Dorigny, chercheur CNRS France, qui terminera la dernière session par "la guerre de St Domingue entre 1801 et 1803". H.B.