Le professeur S. A. Benachenhou, président de l'Association des médecins d'Oran pour la prévention médicale (Amoprec), a tiré la sonnette d'alarme, jeudi à Oran, sur la prévalence de certaines affections qui se développent insidieusement et induisent des lésions microscopiques sans bruit, sans symptôme pendant des années, précisant que lorsque les troubles apparaissent, il est déjà trop tard. Cette déclaration faite à Liberté dans un point de presse en marge du 8e congrès international de l'Amoprec sur le thème principal de l'HTA et du rein, renseigne sur l'ampleur de ces maladies silencieuses. Il soulignera dans ce contexte que c'est le cas de l'hypertension artérielle (HTA) qui est "capable d'évoluer sans bruit, pendant des années, sans être diagnostiquée ou traitée". Le même constat est fait par le professeur Benachenhou sur la pathologie du diabète qui vient, désormais, en deuxième position du classement des maladies chroniques après l'hypertension artérielle (HTA). Selon lui, 50% des malades en Algérie ne savent pas qu'ils sont hypertendus et plus de 35% d'Algériens âgés de plus de 20 ans en souffrent. "Notre rôle est aussi d'appeler les médias à contribuer à sensibiliser les ménages algériens à réduire leur consommation excessive de sel, l'une des principales causes de l'HTA, tout comme le stress." Le Dr Chenini, modérateur du congrès, tout en invitant les services concernés à coordonner leurs efforts pour prévenir ces maladies "tueuses", a observé, pour sa part, que 20 à 30% des patients atteints de diabète sont admis au service de néphrologie. Les spécialistes venus de différentes wilayas du pays et de l'Hexagone ont mis l'accent sur la nécessité de lutter contre ces maladies qui sont devenues un problème de santé publique majeur. Les organisateurs ont également appelé les pouvoirs publics à redoubler de vigilance au profit d'une population qui reste confinée dans l'ignorance. Des campagnes de sensibilisation sont plus que nécessaire pour prévenir le diabète qui touche aussi les enfants. Cet état de fait provoque des complications graves chez les patients qui débordent dans les services des urgences, a tenu à rappeler le Dr Chenini. Plusieurs communications thématiques ont débattu pendant ce congrès du diabète, son origine, ses symptômes, la physiopathologie et les nouvelles perspectives du diabète du type 2, la nutrition et le risque cardiovasculaire, le diabète et la dialyse, le diabète et l'anesthésie, le diabète et le rein, les infections urinaires chez le diabétique, la HTA chez l'enfant, les recherches dans la prévention de la néphropathie diabétique ainsi que l'impact de l'alimentation méditerranéenne sur l'activité cardiovasculaire et fonction rénale. Notons que plus de 300 participants ont pris part à ce congrès qui s'est intéressé aux pathologies et approches thérapeutiques (diabète-cerveau).