Le CHU de Béjaïa souffre énormément d'un sous-encadrement médical comparativement à d'autres centres hospitaliers universitaires. À ce titre, le professeur Danoune déplorera le fait que le CHU ne dispose que de deux chirurgiens pédiatres et que ses trois structures de santé fonctionnent avec un seul médecin réanimateur pendant les gardes de nuit. Le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Béjaïa, créé par décret exécutif n°09-319 du 6 octobre 2009, semble encore en être à ses balbutiements. Après plus de cinq années d'existence, le projet portant réalisation d'un nouveau CHU à Béjaïa n'arrive toujours pas à voir le jour. L'écueil de l'assiette foncière auquel est confronté le maître de l'ouvrage est à l'origine de ce retard flagrant qu'accuse le lancement d'un tel projet. La commission technique chargée de dégager un site devant accueillir le nouveau CHU de Béjaïa a eu à visiter plusieurs terrains domaniaux, notamment à Oued Ghir, Souk El-Tenine... Avant de jeter son dévolu sur une assiette foncière de 37 ha, sise au lieudit Djebira (commune de Boukhelifa), à une dizaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de wilaya. C'est ce que nous a confirmé le directeur général du CHU de Béjaïa, le professeur Danoune Abdelmalek, affirmant que le dossier étant en étude d'approbation au niveau du gouvernement qui devrait procéder au transfert de propriété d'une partie du terrain en question qui appartient au secteur agricole. En attendant la réalisation de ce projet structurant, le CHU de Béjaïa doit son existence aux trois anciennes structures sanitaires que sont l'ex-EPH (Etablissement public hospitalier) Khelil-Amrane, un hôpital de 240 lits mis en service en 1990 ; l'ex-EPH Frantz-Fanon datant de l'ère coloniale ; et enfin l'ancienne maternité de Targa Ouzemmour, transformée en établissement hospitalier spécialisé (EHS) mère-enfant. Composé de 25 services hospitaliers, le CHU de Béjaïa ambitionne de devenir un véritable pôle de santé dans la région, s'enorgueillit son premier responsable. "La réalisation la plus marquante depuis la mise en service de notre CHU, en 2011, est incontestablement le service de cardiologie que nous avons créé en février 2013", souligne le professeur Danoune, avant d'ajouter que l'hôpital Khelil-Amrane va bientôt renforcer ses structures avec l'ouverture prochaine du nouveau centre d'imagerie médicale qui sera doté du matériel de radiologie le plus sophistiqué, à l'image de cet appareil IRM (imagerie par résonance magnétique) dont les équipements ont déjà été réceptionnées. "Ça sera le premier appareil de radiologie que nous allons installer dans ce nouveau bloc qui fera office de centre d'imagerie médicale", nous confie le DG du CHU de Béjaïa. Ce dernier déplore, toutefois, que l'ancien scanner dont dispose l'hôpital Khelil-Amrane soit en panne depuis le mois d'août 2014. Afin de parer à cette carence, la direction du CHU a lancé un avis d'appel d'offres pour l'acquisition d'un nouveau scanner plus performant. Un investissement qui va coûter à la trésorerie du CHU 75 millions de DA , selon les estimations du professeur Danoune. Sur un autre registre, notre interlocuteur avoue que le CHU de Béjaïa souffre énormément d'un sous-encadrement médical comparativement à d'autres centres hospitaliers universitaires. À ce titre, il déplorera le fait que le CHU ne dispose que de deux chirurgiens pédiatres, et que ses trois structures de santé fonctionnent avec un seul médecin réanimateur pendant les gardes de nuit. Ceci dit, ce déficit flagrant en matière de moyens humains, notamment dans l'encadrement médical, devrait être comblé incessamment, dans la mesure où le CHU de Béjaïa verra l'arrivée d'une cinquantaine de maîtres-assistants. Le professeur Danoune, qui se félicite de ce renfort d'effectif qu'il qualifie, d'ailleurs, de véritable bouffée d'oxygène pour ses structures sanitaires, affirme que son staff médical actuel fait face à une pression terrible due principalement au nombre de patients qui affluent à longueur de journée vers les différentes structures du CHU de Béjaïa. "Tous les établissements de santé de la région orientent chaque jour des malades vers nos services. Outre les patients de la wilaya de Béjaïa, nous recevons aussi ceux de certaines localités des wilayas limitrophes. C'est le cas par exemple des parturientes de la daïra de M'chedallah (wilaya de Bouira), qui viennent accoucher dans notre EHS mère-enfant de Targa Ouzemmour", nous fera savoir le professeur Danoune. K.O.