Annoncé puis reporté à plusieurs reprises, le conclave de l'instance suprême des archs aura lieu finalement, aujourd'hui, dans la soirée au village Ighil Bouamas, dans la commune d'Iboudrarène. En plus des participants habituels, seront présents à ce conclave de nombreux représentants du mouvement citoyen du Sud, né des évènements qui ont secoué plusieurs localités de la région et d'autres de l'est du pays à l'instar de ceux de Khenchela et de Batna. Les travaux de cette interwilayas, qui se tient pour la troisième fois seulement depuis l'élection présidentielle, seront consacrés essentiellement au débat autour de l'avant-projet du document de réflexion sur la poursuite du combat pour l'aboutissement des revendications citoyennes et sur la restructuration du mouvement des archs pour s'adapter aux nouvelles donnes politiques. Sur ces deux points, la CADC de Tizi Ouzou, dont le document a été finalisé l'été dernier, estime que le mouvement citoyen est à la croisée des chemins et que la poursuite de son combat requiert donc l'élaboration d'un nouveau programme qui permettra de remédier à la précarité et aux dysfonctionnements internes qui constituent de sérieux handicaps à la poursuite de la lutte. Ainsi, dans leur document, les délégués de Tizi Ouzou jugent important de réorienter leurs efforts vers la restructuration des coordinations locales, d'où d'ailleurs leur appel récent à la tenue d'un conclave de réconciliation avec l'aile non dialoguiste, l'élargissement du mouvement à d'autres régions du pays, et surtout de doter l'interwilayas d'une structure permanente qui siégera entre les conclaves interwilayas, pour répondre aux questions d'urgence et assurer la continuité du travail même en dehors des conclaves. Cette dernière proposition est sans doute celle qui risque de soulever une vive polémique, sachant qu'elle est déjà considérée par certains délégués comme une “manœuvre pour verticaliser la structure des archs, jusque-là horizontale”. à l'occasion de ce conclave, les délégués des différentes coordinations auront également à débattre des actions à entreprendre pour exiger l'amnistie fiscale, et à arrêter un programme de commémoration pour la fête de Yennayer. Dans ce sens, la coordination de Tizi Ouzou a d'ores et déjà retenu la proposition d'organiser un rassemblement, qui sera suivi d'un recueillement sur la tombe de Bessaoud Mohand Arab et d'une marche devant la représentation de l'Onu à Alger. S. L.