Cette détérioration du solde commercial de l'Algérie est imputable au recul des exportations de plus de 41%. Les nouveaux chiffres du commerce extérieur de l'Algérie dévoilés par les Douanes algériennes sont alarmants. La balance commerciale de notre pays a enregistré un déficit de 4,32 milliards de dollars durant les quatre premiers mois de 2015, contre un excédent de 3,4 milliards de dollars à la même période de 2014. Cette détérioration du solde commercial de l'Algérie est imputable au recul des exportations. Entre le 1er janvier et le 30 avril 2015, les exportations se sont établies à 13,4 milliards de dollars contre près de 22,72 milliards de dollars à la même période de 2014, soit une baisse de plus de 41%, indique le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis), cité par l'APS. Quant aux importations, elles se sont chiffrées à 17,73 milliards de dollars contre 19,32 milliards durant la même période de l'année écoulée, en baisse de 8,26%. Malgré les mesures prises par le gouvernement pour les maîtriser, les importations résistent. Selon les Douanes, les exportations ne couvrent que 76% des importations du pays durant les quatre premiers mois de 2015 contre 118% à la même période de l'année précédente. Les exportations des hydrocarbures, qui ont représenté 93,54% des ventes extérieures du pays, ont été évaluées à près de 12,54 milliards de dollars contre près de 21,93 milliards de dollars durant la même période de comparaison, en recul de 42,83%. Les exportations hors hydrocarbures ont été de 866 millions de dollars et représentent seulement 6,46% du volume global des exportations. Les produits hors hydrocarbures exportés sont constitués notamment du groupe demi-produits avec 721 millions de dollars, en hausse de 16,86% et des biens d'équipements industriels avec 9 millions d'usd contre 4 millions de dollars en progression de 120%. Les autres produits hors hydrocarbures exportés ont tous enregistré des baisses. Les exportations de produits alimentaires sont estimées à 100 millions de dollars durant les quatre premiers mois 2015 contre 130 millions de dollars à la même période de l'année dernière (-23,08%). Les ventes de produits bruts, évaluées à 33 millions de dollars, ont baissé de -8,33% et les biens de consommation non alimentaires avec 3 millions de dollars ont chuté de -25%. Quant aux importations, à l'exception des groupes des biens d'équipements agricoles et industriels qui ont connu des augmentations, toutes les importations des autres groupes de produits ont reculé. En effet, les importations du groupe d'équipements agricoles ont atteint 221 millions de dollars (+9,41%) et celles des équipements industriels 6,03 milliards de dollars (+5,31%). La baisse a, notamment, concerné le groupe des énergies et lubrifiants avec des importations de 635 millions de dollars (-42,43%), les produits bruts avec 552 millions de dollars (-18,34%), les produits alimentaires avec 3,38 milliards de dollars (-10,08%) et les biens de consommations non alimentaires avec 2,84 milliards de dollars (-18%). Ces chiffres traduisent une situation financière difficile. Mais le gouvernement n'a, semble-t-il, pas pris suffisamment la mesure des difficultés qui s'annoncent à l'horizon, d'autant que le fort déficit commercial en fin d'année va se doubler d'un déficit important de la balance des services. Il était clair dans ce contexte que le déficit de la balance des paiements se traduise par une ponction dans les réserves de changes de l'Algérie qui, pour rappel, se sont contractées de 15 milliards de dollars en 2014. M.R.