En marge des 9es journées médico-chirurgicales qui se tiennent, depuis hier à l'EHU d'Oran, et qui sont organisées par le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), son président est revenu sur certains projets et revendications importantes laissés en suspens. Le Dr Mohamed Yousfi a ainsi dénoncé et regretté fortement ce qu'il a appelé "l'absence de décision politique" concernant deux dossiers pour lesquels le syndicat a mené depuis des années des grèves et des actions de protestation. "Le projet d'amendement du statut particulier et du régime indemnitaire a été validé par le ministère de la Santé et envoyé en mars 2011. Il est dans les tiroirs de la Fonction publique depuis 4 ans. C'est un projet qui a été à l'origine de beaucoup de mouvements de revendication de la part de notre syndicat en collaboration avec d'autres syndicats du secteur, nous avons même été réprimés pour cela. Le projet a été déposé à la présidence de la République en 2010 ainsi qu'à la chefferie du gouvernement et à l'APN. On nous a dit que ce sont des revendications légitimes, mais qu'il existe des anomalies graves dans ce statut alors qu'aucune décision politique n'a été prise sur un dossier pourtant technique...". L'intervenant explique encore qu'au SNPSSP, on attend que les responsables prennent leur responsabilité. Plus loin, le président du syndicat abordera la question du service civil qui a été réintroduit depuis l'année 2000 juste pour les praticiens spécialistes. Il y voit d'abord une autre forme d'injustice, "une transgression de la Constitution" d'autant, dira-t-il, que cette solution "ne règle pas la question de la couverture de soins spécialisés à l'échelle nationale". L'orateur estime même que les effets sont contre-productifs. "Le coût du service civil est plus important que si les pouvoirs publics avaient privilégié les mesures incitatives, solution que nous avions préconisée. Pourquoi ce système est appliqué par exemple aux employés de Sonatrach et pas aux praticiens spécialistes de santé publique ?", s'interroge M. Yousfi. Plus grave, il y voit même l'instabilité des praticiens, se traduisant au final par une mauvaise prise en charge des populations. En somme le président du SNPSSP dira que "ce sont des fausses solutions pour un véritable problème" et de préconiser l'annulation progressive du service civil remplacé peu à peu par les mesures incitatives. Dans cet ordre d'idées, il inclut aussi le jumelage entre les hôpitaux pour assurer la couverture des soins spécialisés pour l'ensemble de la population, notamment celles des Hauts-Plateaux et du Sud. Tout cela, explique le syndicaliste, est à rapprocher de la fuite des compétences qui, se trouvant méprisées, préfèrent se soigner à l'étranger, dans les pays du Golfe, au Canada et en France où ils ont, "clés en main, des médecins spécialistes". Poursuivant sur la situation de la santé publique, le président du SNPSSP espère que la nouvelle loi sanitaire consacrera l'interdiction définitive de l'activité complémentaire qui, à ses yeux, "pénalise les malades avant tout, notamment les démunis, et qui non seulement est une trahison du serment d'Hippocrate, mais aussi l'une des causes de la mauvaise formation des jeunes praticiens de santé publique". D. L