Lors de sa seconde session, le tribunal criminel de Tlemcen a statué dans de nombreuses affaires dont celle de l'assassinat commis par S. A. et K. S., deux Maliens, et A. R., un Camerounais sur B. N., Malien lui aussi. Les faits se sont déroulés à Maghnia, au lieu-dit "oued Jorgi", un no mans land où sont regroupés des centaines de ressortissants africains en attente d'un hypothétique transit vers le Maroc pour tenter de gagner les côtes ibériques à partir de l'enclave de Melilla. Le tribunal a condamné à la peine capitale les trois prévenus reconnus coupables d'avoir volontairement donné la mort en enfermant le corps de la victime dans un sac de plastique inflammable avant de l'arroser d'essence et d'y mettre le feu, le laissant se consumer dans des conditions de souffrance inhumaines. Les trois complices ne pouvaient s'accoutumer du fait que la victime avait décidé de se retirer du réseau mafieux pour aller travailler à son compte dans la contrebande, ce qui a été vu comme étant une concurrence déloyale. Le même tribunal a prononcé une peine de 10 années de réclusion criminelle à l'encontre d'un individu âgé de 33 ans qui a enlevé et violé il y a cinq ans sa voisine après l'avoir menacé d'un couteau et conduit à bord de son véhicule vers une masure située à proximité de la station thermale de Hammam Chigueur, dans la banlieue de Maghnia. Après avoir assouvi ses instincts, le ravisseur a dû s'enfuir suite aux appels au secours de la victime, abandonnant sur place son téléphone portable, pièce à conviction qui a permis à la police de remonter à lui et à l'arrêter le jour même. Par ailleurs, le viol commis à Maghnia par un père sur sa fille, acte confirmé par des tests ADN, a été également jugé par le même tribunal. Malgré la gravité des faits, l'auteur n'a écopé que de cinq ans de réclusion. A. B