Le tribunal correctionnel près la cour de Boumerdès a décidé de réduire les peines pour 8 inculpés sur les 21 cadres de la DGSN impliqués dans l'affaire dite ABM-DGSN alors que 13 autres ont été carrément acquittés. Ainsi Chouaïb Oultache a vu sa peine réduite de 5 à 3 ans de prison ferme assortie de 100 000 DA d'amende pour les chefs d'inculpation "passation de marchés en violation de la loi", "dilapidation de biens publics" et "abus de pouvoir et utilisation abusive de la fonction". Le P-DG d'ABM et son adjoint ont écopé de 2 ans de prison ferme et 100 000 DA d'amende alors qu'ils avaient été condamnés auparavant à trois ans de prison ferme et 20 000 DA d'amende. 5 autres cadres de la DGSN ont écopé des peines allant de 1 an à 18 mois de prison ferme après l'effacement du chef d'accusation "dilapidation de deniers publics" retenus contre eux dans les derniers procès. Les 13 autres cadres, la plupart membres de la commission d'évaluation et la commission d'ouverture des plis, condamnés en première instance, ont été acquittés alors qu'ils avaient passé plusieurs années en prison. Pour Me Belarif, avocat de Oultache, ce jugement est incohérent et ne repose sur aucun droit ni sur aucune logique. "Ce jugement est la traduction et la volonté de ne pas respecter le droit car on n'a pas tenu compte des recommandations tracées par les décisions de la Cour suprême." Et il ajoute : "Le jugement s'apparente à un tirage au sort qui a été rendu pour les beaux yeux de Chimène. On sait que ce procès a été monté pour justifier la condamnation de mon client dans l'affaire de l'assassinat d'Ali Tounsi", a-t-il déclaré. Pour sa part et dès la fin de l'annonce du verdict, l'accusé Oultache a réagi en critiquant la décision du tribunal arguant que lui et ses compagnons méritent l'acquittement. "Mais encore une fois, ce verdict montre les tares de la justice algérienne", a-t-il martelé. Pour rappel, les 21 inculpés étaient accusés de dilapidation de deniers publics, abus de fonction et de pouvoir, faux et usage de faux et passation de deux marchés publics "douteux". Le procureur, qui a requis 10, 8 et 6 ans pour les inculpés, a expliqué que la passation de ces marchés publics était contraire à la réglementation, soupçonnant Oultache, ex-chef de l'unité aérienne de la Sûreté nationale, d'avoir exercé son influence sur la commission technique des offres où il siégeait en tant que président pour choisir la société privée ABM dans laquelle son gendre est actionnaire minoritaire. M. T.