La clôture de la 8e édition du Festival international d'Oran du film arabe (Fiofa) a vu la consécration de deux réalisateurs algériens, avec cet espoir d'un renouveau du cinéma dans notre pays. Le premier, Anis Djaâd, a reçu le prix du jury pour son court métrage Passage à niveau, au demeurant déjà primé dans d'autres festivals et qui raconte la vie solitaire d'un gardien de barrière dont les journées et les nuits sont rythmées par les passages des trains. Tout basculera lorsqu'il recevra une fameuse lettre, qui du même coup l'obligera à poser un autre regard sur l'autre personnage, un sans-abri ayant un faible pour la bouteille. Anis Djaâd a également été distingué par le passé avec son premier court métrage le Hublot, confirmant sa maîtrise dans cette catégorie. Venu au cinéma par le journalisme Djaâd, absent lors de ce Fiofa qui l'a primé, devra confirmer en passant au long métrage alors qu'il a également été assistant réalisateur sur un film de Djamel Beloued. L'autre auteur primé ce vendredi soir et qui lancera la controverse à la cérémonie de clôture est Yacine Mohamed Benelhadj, qui a également reçu le prix du jury pour son film Rani Miyet. Une œuvre qui a dérouté plus d'un lorsqu'il fut projeté dans la catégorie long métrage. Pour les membres du jury cette récompense s'est voulu un encouragement à une vision cinématographique, un cinéma expérimental. Un jeune réalisateur, qui tentera de sortir des canevas classiques dans la réalisation de son film. Mais ce sont ses critiques acerbes à l'endroit "de certains journalistes algériens critiques de cinéma" qui fera date pour cette 8e édition du Fiofa, qui aura eu donc "sa polémique» comme souvent dans les festivals. Et ce sont au final les paroles du président d'honneur Mohamed Lakhdar Hamina qui feront écho à ces deux prix lui qui promettra d'"aider les jeunes réalisateurs et scénaristes algériens" à aller au bout de leur rêve. Le ministre de la Culture qui a certainement compris le message saura-t-il revoir sa copie, lui, qui quelques jours précédant l'ouverture du Fiofa, avait déclaré que des restrictions budgétaires seront de rigueur à l'avenir avec moins d'aides financières pour la réalisation des films ? Plus de restrictions budgétaires alors que dans le même temps le ministre rêve de créer une cité du cinéma. D. L