Bernardino Leon, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, en Libye est accusé par certains leaders politiques libyens de chantage pour faire passer la quatrième mouture du plan de sortie de crise. Une semaine de réunions et de longues heures de discussions, entre les parties libyennes en conflits et l'envoyé spécial de l'ONU en Libye, mais aucun résultat positif significatif n'a été enregistré, selon les médias libyens. La quatrième mouture du plan de sortie de crise onusien constitue le point de discorde entre les deux gouvernements et Parlements libyens parallèles qui refusent de céder sur certains points, même s'ils sont favorables à la formation d'un nouveau gouvernement d'union nationale. Le gouvernement installé à Tobrouk, reconnu par la communauté internationale, refuse l'intégration du Parlement parallèle de Tripoli, sous le contrôle de la coalition islamiste Fajr Libya. L'ONU avait proposé en effet que des membres du Parlement de Tripoli fassent partie du Conseil d'Etat qui devrait être formé avec 120 membres issus de deux Assemblées, alors que le Parlement libyen élu, lui aussi installé à Tobrouk, sera la seule autorité législative. Mais ces propositions du missionnaire onusien n'ont pas eu l'écho espéré au sein du Congrès général national (CGN, ancienne institution de transition réactivée par Fajr Libya). Tout en affirmant "assumer pleinement sa responsabilité en cette période difficile", le CGN a affirmé, dans un communiqué publié dans la nuit de mardi à hier, qu'il devait d'abord protéger "les acquis de la partie, réalisés grâce à la Révolution du 17 février 2011", date qui a marqué le début de la "révolte populaire" contre l'ancien régime du défunt guide libyen Mouammar Kadhafi, tué en octobre de la même année. "Le dialogue est le seul moyen pour sortir de le pays de la crise qu'il traverse au niveau politique et sécuritaire", a noté le CGN dans le même texte, dont des extraits ont été repris par l'agence de presse libyenne officielle Lana. Mais "le brouillon de l'accord politique présenté par la mission d'appui des Nations unies en Libye ne satisfait pas les équilibres politiques et ne répond nullement aux attentes d'une partie de la population libyenne", a insisté le Congrès général national, dont certains membres ont violemment dénoncé de présumées pressions de la part de Bernadino Leon pour les faire adhérer à son plan d'accord, lors de rencontres informelles au Caire. Grandement inquiètes par ces blocages qui minent le processus de dialogue interlibyen, des personnalités politiques indépendantes qui ont participé aux récentes discussions à Alger, ont tiré la sonnette d'alarme et appelé les autres parties à plus d'engagement pour une sortie de crise dans les meilleurs délais. "L'engagement des parties au dialogue est l'unique solution pour mettre fin à la crise en Libye", a affirmé ce collectif d'indépendants dans un communiqué relayé par les médias libyens en ligne, soulignant la "nécessité de faire des concessions et de regarder surtout les aspects positifs du brouillon (présenté par Bernadino Leon)", afin d'aboutir "à un accord définitif dans les plus bref délais". Outre les Libyens, les membres de la communauté internationale et les Etats voisins de la Libye sont très inquiets par l'aggravation de la situation sécuritaire dans ce pays et l'expansion de l'Etat islamique qui menace la sécurité de toute la région de l'Afrique du Nord et des pays du Sahel. L. M.