La situation de blocage des véhicules dans les ports et la décision de suspendre les lettres de crédit pour l'importation des véhicules neufs inquiète un peu plus chaque jour les concessionnaires automobiles. N'ayant pas un échéancier clair de la part des pouvoirs publics pour débloquer cette situation kafkaïenne, les représentants des marques automobiles subissent de véritables pressions de partout. D'abord des clients qui ont versé les 10% ou la totalité du prix et qui ne sont pas encore livrés, ensuite des nouveaux clients à qui ont été établies des factures pro-forma pour l'acquisition des véhicules neufs. Estimés, durant cette période de crise, à plus de 40 000 clients, les concessionnaires voient leur caisses se vider, leur gain s'amenuiser et le risque de recourir aux plans sociaux, y compris au niveau des réseaux de distribution, s'approcher davantage. L'autre pression vient des banques chez qui ces concessionnaires sont domiciliés et qui leur réclament d'honorer leurs engagements contractuels qui se chiffrent en milliards. Des dettes dues essentiellement aux prêts contractés par les concessionnaires dans le cadre des opérations de leasing et dont les véhicules ne sont pas encore livrés, mais aussi aux produits qui ne sont pas transférés vers les showrooms et en attente de paiement. Or, les concessionnaires, conformément aux termes des lettres de crédits délivrées par les institutions financières, doivent honorer leurs dettes une fois les véhicules débarqués dans les ports de Djendjen (Jijel) et de Mostaganem. Mieux, les concessionnaires font face aux compagnies des assurances qui leur réclament également des sommes d'argent qui s'élèvent à des dizaines de milliards. Dans les contrats qui les lient, il est convenu l'installation de points de vente agréés (PVA) à l'intérieur des showrooms pour faciliter la livraison et l'évacuation du véhicule pour le client, en contrepartie du développement des produits desdites compagnies. D'importants pourcentages sur gains sont, au quotidien, réclamés par les assureurs, d'autant que même les transferts des véhicules par les car-carriers se chiffrent à plusieurs dizaines de milliards. Aujourd'hui, la question est de savoir jusqu'à quand cette situation de blocage devra durer, et ce, même si la baisse des importations a eu une incidence positive sur le budget de l'Etat. F. B.