À l'occasion de la Journée internationale des réfugiés, fixée au 20 juin par l'Assemblée générale de l'ONU, le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) a demandé aux pays d'accueil de trouver des solutions et appelé au "partage collectif de la charge de l'aide aux victimes de la guerre". Soixante millions de personnes dans le monde ont été forcés à fuir leur pays, dont 20 millions sont des réfugiés. Le nombre de ces personnes déplacées et réfugiées était de 51,2 millions l'année précédente et de 37,5 millions, il y a une décennie. En l'espace de 10 ans, leur nombre a donc presque doublé. Ces chiffres inédits, exposés dans le dernier rapport annuel 2015 du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), donnent des sueurs froides, y compris au HCR qui ne cache plus son inquiétude concernant "l'accélération saisissante" des personnes qui s'exilent. À l'occasion de la Journée internationale des réfugiés, fixée au 20 juin par l'Assemblée générale de l'ONU, le Haut Commissariat pour les réfugiés a demandé aux pays d'accueil de trouver des solutions et appelé au "partage collectif de la charge de l'aide aux victimes de la guerre" et ce, d'autant que les organisations humanitaires comme le HCR "fonctionnent sur des budgets restreints". "Les pays riches doivent reconnaître les réfugiés pour les victimes qu'ils sont (...) (et) décider de l'opportunité d'assumer leur juste part de la charge, sur leur propre territoire et à l'étranger", a annoncé hier le Haut Commissaire du HCR, António Guterres, dans une déclaration. Ce dernier a en outre alerté sur les dangers de "la propagation de la violence au niveau mondial", en reprochant à certains pays "pourtant en mesure d'apporter une aide" de fermer leurs frontières aux personnes en quête d'asile ou de les refouler. Pour le Haut Commissaire, le "moment de vérité" est arrivé : "Le monde a besoin de renouveler, aujourd'hui, son engagement envers la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et ses principes qui ont fait notre force, pour offrir un refuge sûr, à la fois dans nos propres pays et à l'épicentre des crises, et pour aider les réfugiés à recommencer une nouvelle vie". Sous-financement de l'aide aux Sahraouis C'est le même responsable qui, en mars dernier, soutenait à Genève que l'Algérie est "un allié stratégique" des humanitaires, un pays ayant "une très longue tradition d'accueil des réfugiés", en citant les réfugiés des mouvements de libération africains, dont les réfugiés sahraouis. Pourtant, hier à Alger, l'inquiétude sur la situation de ces derniers était au rendez-vous. Trois agences de l'ONU, à savoir le HCR, le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), ont lancé un message urgent concernant "la diminution progressive et continue des financements", en matière d'aide humanitaire aux réfugiés sahraouis, qui ont fui leur pays à la suite de l'agression, puis l'occupation illégale du Sahara occidental. Dans un communiqué de presse parvenu à la rédaction, les 3 agences, conscientes des "souffrances" endurées par les réfugiés sahraouis, ont demandé que l'assistance humanitaire à ces personnes vivant dans des camps, près de Tindouf (sud-ouest algérien), "tienne compte de la nature prolongée de la crise". La situation des réfugiés sahraouis, pour rappel, se distingue de celle des autres réfugiés, dans la mesure où ils appartiennent à un "territoire non autonome", inscrit à l'ONU dans le chapitre de la décolonisation. Depuis 4 décennies, ils sont privés d'eau potable et d'une nourriture équilibrée, mais voilà que maintenant, la pression va aller en s'accentuant, alors que leur pays regorge de ressources naturelles (poissons, phosphate, pétrole...), qui profitent au seul colonisateur marocain, et ce, en violation du droit international et de l'avis juridique de l'ONU. H. A