L'Algérie participe depuis hier, à Beyrouth, à la Conférence ministérielle sur la révision de la politique européenne de voisinage (PEV). Lors de cette conférence de deux jours, regroupant les pays arabes de la rive sud de la Méditerranée et de hauts responsables de l'Union européenne (UE), l'Algérie, qui y est représentée par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, ne manquera pas de remettre sur la table son approche et sa contribution à la future politique européenne de voisinage adaptée aux nouveaux défis et attentes des pays de la région. Cette conférence, précise-t-on, se tient dans le sillage de celle de Barcelone tenue le 13 avril dernier, durant laquelle M. Lamamra avait présenté un document soulignant, notamment, la nécessité d'inclure des principes directeurs liés à la souplesse, à la formulation et à la différenciation des plans d'action, ainsi que la prise en compte du potentiel et des avantages comparatifs des partenaires. L'objectif de l'Algérie est de parvenir à une réelle appropriation des actions qui seraient inscrites au titre de cette politique de voisinage. À Barcelone, M. Lamamra avait mis en évidence les attentes non encore satisfaites qui sont celles de l'Algérie dans le contexte de son Accord d'association avec l'UE. L'Algérie, qui n'a pas signé le plan d'action de la PEV, mais conclu un accord d'association avec l'UE en 2002, entré en vigueur en 2005, avait pris part, également en 2009, à la première rencontre consacrée à la révision de la PEV au cours de laquelle, elle avait développé sa vision basée sur la concertation, qui sera d'ailleurs partagée par les partenaires du Sud et de la rive nord, lors de la réunion de Barcelone. Aussi, la conférence de Beyrouth, qui a débuté hier soir par un dîner de travail, pour se poursuivre aujourd'hui, en plénière, sera sanctionnée par une série de recommandations visant à donner plus d'équilibre et d'équité à un partenariat "d'égal à égal" au titre de la future PEV. Les représentants des pays arabes saisiront cette opportunité, qui s'inscrit dans la poursuite des consultations avec l'UE sur le processus de révision de la PEV, pour présenter une position commune traduisant les attentes et les priorités de leurs pays respectifs vis-à-vis de la future PEV, qui sera arrêtée en automne prochain. Les travaux regrouperont pour la partie arabe : l'Algérie, le Liban, la Palestine, le Maroc, la Jordanie, la Tunisie et l'Egypte. Alors que la partie européenne sera représentée par le commissaire européen chargé de la PEV, Johannes Hahn, et d'autres hauts responsables de l'UE, dont les ministres des Affaires étrangères de la Lettonie et du Luxembourg, dont les pays assurent respectivement l'actuelle et la future présidence de l'UE. La PEV, lancée en 2004, est une initiative régionale destinée à 10 pays de la rive sud. Elle est d'application bilatérale à la faveur de la conclusion d'un plan d'action avec chacun des pays partenaires.