Le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville s'attelle à rattraper près de 18 mois de retard qu'ont connus les travaux du projet de la Grande-Mosquée d'Alger. La tutelle a incité l'entreprise réalisatrice chinoise à renforcer ses effectifs et à accélérer la cadence de l'édification de ce vaste chantier. Le ministre, Abdelmadjid Tebboune, lui-même, a instruit les responsables de la société constructrice pour qu'elle double ses employés qui sont passés de 600 personnes au début, pour atteindre les 2 000 actuellement. Mieux, il faut arriver à employer au moins 3 000 travailleurs et couler de manière cyclique entre 12 000 et 20 000 m3 de béton armé, a-t-il affirmé, lors d'une virée hier sur les lieux, pour atteindre les objectifs tracés. En effet, le ministre juge qu'une planification des étapes de construction de ce projet doit être mise en application impérativement. Au rythme des visites d'inspection mensuelles sur chantier, M. Tebboune vérifiera l'état d'avancement des travaux des différentes parties que devait achever l'entreprise. "Pour ce que nous avons convenu de terminer lors de la dernière visite, j'estime que les travaux sont à un taux d'avancement de près de 95%. N'étaient quelques contraintes compréhensibles, le taux atteindrait 100%", avoue le ministre, pour lequel le glissement enregistré dans la réalisation du projet ne peut être corrigé que de moitié, soit de 9 mois seulement. Une chose est certaine, M. Tebboune indique que d'ici à la fin de l'année 2015, les gros œuvres de la salle de prière seront achevés alors que ceux (gros œuvres) des autres infrastructures composant le projet notamment l'institut sont déjà terminés. Pour la prochaine sortie, le ministre a demandé aux responsables de l'entreprise de finir le coulage des murs du minaret sur une hauteur de 42 mètres et de placer la charpente de la salle de prière. L'année 2016 sera consacrée, de ce fait, aux finitions. Lancé en 2012, le projet a été retardé à cause de plusieurs problèmes liés surtout aux transactions. Un problème de coordination s'était posé, également, entre le bureau d'études allemand, Engel und Zimmermann, chargé de la conception du projet, et l'entreprise chinoise China State Construction. D'une superficie de plus de 20 hectares, la mosquée dispose d'une salle de prière de 20 000 m2, d'une esplanade et d'un minaret d'une hauteur de 270 m, outre une bibliothèque, un centre culturel, une maison du Coran, des jardins, un parking, des bâtiments administratifs, la Protection civile et la sécurité, ainsi que des espaces réservés à la restauration. Ce projet se veut un pôle attractif à caractère religieux, culturel et scientifique. Les initiateurs comptent le doter d'un style architectural exceptionnel et particulier de troisième plus grande mosquée au monde et la première en Afrique qui devrait être réceptionnée fin 2016 ou début 2017. Interrogé, par ailleurs, sur les dossiers des souscripteurs AADL, le ministre n'en dit pas plus de ce qu'il a, d'ores et déjà, déclaré au cours de ses précédentes sorties médiatiques. Cela étant, il reconnaît le retard qu'accusent les Domaines dans l'achèvement de l'opération du certificat négatif (souscripteurs ayant déjà bénéficié d'un bien de l'Etat). "Le problème de retard s'est posé car, à Alger, par exemple, il existe trois Conservations foncières dont les services ne sont pas encore informatisés", souligne Abdelmadjid Tebboune. Ce qui retarde davantage cette échéance. B. K.