Le licenciement de 3 000 travailleurs prévu dans le cadre de la restructuration de la compagnie a suscité la colère des salariés. La Centrale syndicale revendique le droit d'être associée aux décisions concernant l'avenir de l'entreprise. Le torchon brûle entre la direction générale d'Air Algérie et le syndicat (UGTA) de l'entreprise. Réuni hier sous la présidence de son secrétaire général Abdelhamid Bali, ce dernier montre du doigt le premier responsable de la compagnie aérienne, Tayeb Benouis, qu'il accuse de “jusqu'au-boutisme dans la sélection des partenaires choisis, unilatéralement, et qui ne remplissent pas les conditions” qu'exige le partenariat économique. Renforcé par la présence de hauts responsables de l'UGTA, MM. Djenouhat, Bouzidi, Badredine, respectivement chargés de l'organisation, des conflits sociaux et des affaires économiques, à leur tête le secrétaire général de la Centrale syndicale Abdelmadjid Sidi-Saïd, le syndicat national d'Air Algérie rappelle dans un communiqué rendu public, à l'issue de sa réunion, que “le partenariat ne peut se réaliser concrètement et dans l'intérêt de la compagnie nationale que si le partenaire social est associé dans la transparence, la confiance et la loyauté”. Ce qui ne semble pas être le cas. Et c'est ce qui explique “le malaise actuel”. Un malaise qui, en somme, résulte, selon l'organisation syndicale, de “l'acharnement de la direction générale”. L'UGTA dénonce d'ailleurs “la brutalité de la relation humaine qui prévaut au sein de l'entreprise et qui génère un climat de tension ne favorisant guère le développement de la cohésion sociale”. Celle-ci risque, en effet, “d'être perturbée à court terme”. S'agit-il d'une menace de grève que brandit là le syndicat d'Air Algérie qui s'oppose à la compression des effectifs de l'entreprise ? Son secrétaire général, Abdelhamid Bali, a évoqué récemment un large plan de licenciement qui vise les travailleurs de la compagnie aérienne. Le plan, révélait le responsable syndical à notre confrère Le Soir d'Algérie, entre dans le cadre “d'une étude préparée par les éminences grises du sérail”. Celle-ci prévoit, dira-t-il, le “licenciement dans un premier temps de 15% des effectifs”. Avec les départs forcés à la retraite, le chiffre pourrait atteindre facilement 3 000 employés. Ce n'est pas le seul reproche qui est fait au P-DG d'Air Algérie. Selon la même source, ce dernier veut à tout prix céder une partie du capital de l'entreprise à une société privée, Sogerma, dont le capital social est seulement de 31 millions d'euros, soit même pas le coût d'un avion de type Boeing 737. C'est pour toutes ces raisons que l'UGTA, par la voix de son secrétaire général, exige que “l'ensemble des actions qui visent le devenir de l'entreprise Air Algérie doivent être traitées dans la transparence et la concertation effective du partenaire social”. Abdelmadjid Sidi-Saïd impute la situation de l'entreprise à son P-DG Tayeb Benouis en dédouanant au passage le gouvernement. Le secrétaire général de la Centrale syndicale a affirmé hier que “la destruction d'Air Algérie ne procède pas d'une volonté politique du gouvernement”. “Nous tendons une perche à la direction générale qui, dans le cas contraire, assumera publiquement la responsabilité”, ajoute Sidi-Saïd qui met clairement en garde Tayeb Benouis. K. D.