Depuis le début de l'année en cours et jusqu'au mois de mai, les éléments de la Sûreté de wilaya de Constantine ont saisi 114,417 kg de drogue, 5 626 comprimés et 38 flacons de psychotropes. Des chiffres qui révèlent une baisse dans le nombre d'affaires traitées, mais une hausse de la quantité saisie par rapport à la même période de l'année dernière. En effet, la brigade de lutte contre la drogue du service de la police judiciaire à traité, durant cette période de 5 mois, 139 affaires dans lesquelles 226 personnes sont impliquées. Parmi les personnes impliquées, 203 accusés ont été placés sous mandat dépôt et 4 autres demeurent en fuite. Notons que durant l'année 2014, près de 23 kg de drogue ont été saisis, une quantité qui ne représente que 20% de celle qui a été saisie durant les 5 mois de l'année en cours. À ce sujet, le Dr Abdallah Benarab, président de la Fédération nationale de lutte contre la drogue et la toxicomanie (FNDLT), explique que "le Maroc est en train de déverser des quantités considérables de drogue dans notre pays, parce qu'il n'arrive plus à écouler sa production en Europe, où les frontières deviennent de plus en plus hermétiques, alors que les frontières avec notre pays sont plus larges et ouvertes". Rencontré, avant-hier, lors d'une exposition organisée par la Sûreté de wilaya en collaboration avec la FNDL, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la drogue et la toxicomanie, le Dr Benarab a déclaré que "l'Etat n'a pas mis en place les moyens nécessaires pour lutter contre la drogue, qui est en train de prendre de l'ampleur". Ceci en ajoutant que l'Etat algérien doit mettre en place des centres de désintoxication et des centres intermédiaires, en regrettant que le seul centre de Blida reste insuffisant pour prendre en charge le nombre important de toxicomanes, qui est de 300 000. Selon notre interlocuteur, la situation est alarmante : "L'Algérie qui était un pays de transit est devenu un pays consommateur, et plus grave, un pays producteur du fait que les services de sécurité ont démasqué des gens qui cultivent le cannabis chez eux, dans leurs jardins ou dans leurs champs, à la campagne." S.B.