Pas moins de 3 940 toxicomanes ont été pris en charge, l'année dernière, au niveau du centre de désintoxication de Blida, la seule structure spécialisée qui existe sur le territoire national. “La quantité saisie de cocaïne dans notre pays a augmenté de plus de 183% entre 2002 et 2007”, selon M. Abdelmalek Sayeh, directeur de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onldt), lors d'une journée thématique sur la toxicomanie organisée jeudi dernier par l'association de lutte contre l'alcoolisme et la toxicomanie, en collaboration avec l'Onldt, au centre cultuel Malek-Haddad à Constantine. La quantité saisie par la Gendarmerie nationale en 2007 est de 16,5 tonnes de résine de cannabis. Cette drogue est la plus consommée dans notre pays, suivie des psychotropes. “C'est un danger réel et c'est notre jeunesse qui est ciblée puisque 37,42% des personnes impliquées dans les affaires de drogue, en 2007, sont âgées de moins de 35 ans”, explique encore l'ex-magistrat, avant de préciser que “parmi cette population, 4% sont âgés de moins de 18 ans”. Les conférenciers ont axés leurs interventions sur la consommation du cannabis provenant du Maroc, premier producteur dans le monde, introduit en Algérie à travers les frontières ouest et destiné au marché européen. Un reportage sur le phénomène de la toxicomanie à Tandja, la légendaire ville marocaine, réalisé par l'association Alat de Constantine, met en exergue la nouvelle politique, inspirée du modèle espagnol, adoptée par le gouvernement marocain pour contenir le fléau. Elle consiste, selon le président de l'association, le Dr Benarab, à encadrer les toxicomanes en leur fournissant “leur dose quotidienne” qu'ils consommeront dans des lieux sécurisés. Une démarche qui ne fait pas l'unanimité au sein des professionnels de la prévention, de la lutte et du traitement du fléau. Plusieurs thèmes ont été abordés, lors de cette rencontre, par les spécialistes comme celui relatif à la stratégie de notre pays en matière de lutte contre la drogue, celui des jeunes et de la drogue, ou encore la prise en charge des toxicomanes. Concernant ce point, les participants à cette rencontre ont insisté sur la nécessité de renforcer les structures de prise en charge des toxicomanes. “L'ouverture des 15 centres de désintoxication et des 53 centres intermédiaires connaît beaucoup de retard”, nous apprennent les représentants des associations présents lors de cette journée. Notons que pas moins de 3 940 toxicomanes ont été pris en charge, l'année dernière, au niveau du centre de désintoxication de Blida, la seule structure spécialisée qui existe sur le territoire national. SOUHEILA B.