C'est à un véritable business illégal que s'adonnent en toute impunité des dirigeants du Mouloudia d'Oran dans ce qui est connu, en coulisses, comme "l'affaire des commissions". Bien qu'il paraisse assez difficile, voire illusoire de pouvoir fournir des preuves concrètes devant l'abstinence, en matière de déclarations courageuses et publiques, de ceux qui ont eu vent de ces pratiques malsaines, Liberté a choisi de révéler une partie des coulisses du marché estival des transferts du MCO et d'informer l'opinion sportive de certaines dérives, devenues malheureusement courantes au Mouloudia. La manière avec laquelle s'est concrétisé le transfert de l'attaquant de l'US Chaouia, Abdeslam Moussi, demeure, sur ce point précis, un exemple concret de la voracité de certains dirigeants du club d'El-Hamri qui profitent de l'inexpérience du président Belhadj Mohamed dit Baba, de sa grande méconnaissance du "milieu footballistique" et de la confiance aveugle qu'il a en eux pour se renflouer les poches. Les faits : en signant son contrat de deux saisons au profit du MCO, Moussi a touché en espèces des mains de Baba 320 millions de centimes, l'équivalent de quatre mois de salaire versés à l'avance sur la base de 80 millions de centimes de rémunération mensuelle. Le nouvel arrivant au Mouloudia n'est, toutefois, reparti chez lui qu'avec 50% de cette somme. L'autre moitié lui a été "défalquée" par ceux qui l'ont fait venir et convaincu Baba de l'engager, à savoir quatre (très) proches du président Belhadj, dont nous tairons les noms par charité et parmi lesquels figure un dirigeant encore en fonction. Ce dirigeant avait déjà été nommément cité dans ces mêmes colonnes, dans l'édition du 9 juillet 2013 pour une similaire affaire des commissions sans pour autant que le président de l'époque, Djebbari Youssef, s'en offusque. Outre ce "responsable", dont la fonction au MCO est liée aux finances, trois autres très proches de Baba qui ont "aidé à véhiculer la meilleure image possible de ce joueur" se sont partagés le butin. Mais dès lors qu'ils ont appris que le joueur en question était encore lié par contrat et que Abdelmadjid Yahi avait réclamé 200 millions pour signer sa lettre de libération, les quatre larrons se sont rendus compte qu'ils étaient dans une situation embarrassante, surtout que beaucoup d'entre eux refusaient de rendre l'argent et que Moussi n'avait pas une telle somme pour régler ce problème tout seul. Mais là encore, leur "emprise" sur Baba a été telle qu'ils l'ont convaincu d'octroyer à Moussi deux autres mois de salaire pour qu'il puisse racheter sa libération. Chose faite en toute aisance. Ignorant tout de ce stratagème qui s'est joué derrière son dos, le président Belhadj a ainsi avancé à Moussi 6 mois de salaire. L'ex-attaquant de l'USC demeure, à ce jour, le seul joueur de l'effectif mouloudéen, voire du championnat algérien de Ligue 1, à être payé jusqu'au mois de février 2016 ! Sans qu'il le sache, Belhadj dit Baba verse ainsi de l'argent à des recrues recommandées par ses proches qui empochent, au passage, de belles sommes. On avance même dans le même registre que profitant de sa grande méconnaissance de la langue de Molière, ces dirigeants-caissiers auraient poussé l'outrecuidance jusqu'à faire visionner à Baba une vidéo (supposée être) de la recrue Alieu Darbo sur laquelle apparaissait toutefois un autre attaquant. Question de l'inciter à recruter cette "perle gambienne venant de Suède". L'été au MCO, ça se passe comme ça avec Baba... R. B.