Les prix des viandes rouges sont devenus dissuasifs pour une bonne partie de la population. Globalement, l'Algérien serait un des plus faibles consommateurs de viandes du Maghreb. L'Algérien consomme en moyenne 14 kg de viandes rouges par an alors que la consommation est de 40 kg par an en moyenne dans le monde. Cette situation est, en partie, due à la faiblesse de la production qui arrive difficilement à satisfaire la demande croissante en viandes (souffrant elle-même du manque de fourrages et de matières premières), mais aussi en raison des prix élevés des viandes rouges, devenus dissuasifs pour une bonne partie de la population. La production nationale en viandes rouges s'élève à 430 000 tonnes par an, alors que les besoins du marché interne sont estimés à 480 000 tonnes dont 10% satisfaits par les importations. La valeur de la production de cette filière a connu une courbe ascendante durant la même année atteignant 2.761 milliards de dinars, soit une augmentation de 11% par rapport à 2013. Cette filière contribue à hauteur de 9,8% au produit intérieur brut. 192 667 éleveurs interviennent dans cette filière qui regroupe 64 abattoirs équipés, 323 tueries et une centaine d'établissements de transformation. Selon l'UGCAA, le nombre de bêtes dans la filiale ovine et bovine est de 25 millions de têtes. La superficie de notre pays permettrait pourtant de multiplier ce chiffre par cinq ou six. Mais pour cela, il faut des investissements et c'est cette faiblesse de l'investissement dans la filière de la production des aliments au niveau local qui fait que jusqu'à présent, les matières premières sont importées et les aliments reviennent chers aux éleveurs. Par ailleurs, les viandes rouges demeurent entre les mains d'éleveurs nationaux très souvent fragilisés par les aléas climatiques qui déterminent le niveau de leur production. L'éloignement des sites d'abattage par rapport aux unités de transformation, les dysfonctionnements enregistrés au niveau de la chaîne de froid et le retard accusé en matière de modernisation du réseau de boucheries ont pesé sur le développement de cette filière. Sur le marché algérien, beaucoup reste à faire, car certains bouchers continuent à abattre leurs bêtes dans des abattoirs informels et faisant fi des normes d'hygiène pourtant exigées par la réglementation en vigueur. La relance de la production des viandes, c'est d'abord la réorganisation des parcours pour l'ovin, l'introduction de grands cheptels pour le bovin laitier (puisque c'est la vache qui produit le taureau), et pour les deux la production de l'unité fourragère (le grain actuellement importé). La solution tient dans la modernisation de toute l'agriculture qui s'impose du fait de l'interférence incontournable entre toutes les filières. Le ministère de l'Agriculture assure que tout un programme d'encouragement et de soutien pour les éleveurs a été mis en place afin de développer la filière viande. En attendant, les viandes blanches sont totalement importées à travers l'alimentation du cheptel, les produits vétérinaires et les équipements de production et de transformation. Les viandes rouges sont issues, en partie, de très petits cheptels au regard de la population. Reste encore à réguler le marché. Car, pour l'instant, ceux qui font la loi ce sont les maquignons. S. S.