"Je pleure impuissant mon pays l'Algérie qui sombre sous l'effet de la violence et du terrorisme. Je pleure impuissant mon précieux M'zab qui brûle, qui meurt et qui, ensanglanté, interpelle les conscience encore actives." Emouvant message d'un représentant de la communauté mozabite à Montréal, lu samedi lors du rassemblement organisé par le Collectif de solidarité des Amazighs devant le consulat général d'Algérie à Montréal. Le message de Brahim Benyoucef s'interrogeait sur l'Etat qui "ne bouge pas" et la société qui "ne réagit pas" devant "le terrorisme ethnique dont sont victimes les Mozabites". Un constat partagé par des dizaines de personnes qui ont pris part au rassemblement de soutien aux victimes mozabites. Dans un communiqué rendu public à l'issue du rassemblement, le collectif initiateur de l'action de samedi estime que la population mozabite "subit les atrocités du racisme et de la violence depuis très longtemps à cause de ses spécificités culturelle, identitaire et religieuse. Une vague de violence interethnique l'a déjà secouée dans les années 1985, 1991, 2008, 2009, 2010 et 2013". "En plus clair, la communauté mozabite est terrorisée et humiliée. Ses appels au secours sont jusqu'à présent restés lettre morte", regrette le collectif avant de dénoncer "une violence extrême contre une communauté pacifique". Tout en s'étonnant du silence et de l'indifférence de l'élite nationale, les manifestants dénoncent également "l'impunité dont jouissent les criminels et le parti pris des services de sécurité". Les manifestants, tout en scandant des slogans hostiles au pouvoir, ont brandi des pancartes où l'on pouvait lire, entre autres : "Libérez les détenus" ; "Tous avec le M'zab" ; "Pouvoir assassin", etc. Des prises de parole ont été improvisées lors de ce rassemblement qui s'est terminé avec une minute de silence à la mémoire des victimes assassinées à Ghardaïa. Un autre rassemblement est prévu samedi prochain à Ottawa. Y. A.