La société de transformation de fruits et légumes, Elafruits Spa, située à Akbou, souffre, actuellement d'une concurrence déloyale des produits importés notamment d'Egypte, bénéficiant de la franchise de droits de douane à l'importation, dans le cadre de la Grande zone de libre-échange arabe (Gzale). L'entreprise algérienne Elafruits Spa, détenue par le groupe privé Batouche, en important la matière première (fruits surgelés, en purée, en pulpe et séchés) sur le marché international, subit un droit de douane de 30% alors qu'une entreprise allemande installée en Egypte exporte les produits finis sans payer de droits de douane, profitant des avantages des accords de la Gzale. La taxation douanière des matières premières importées par Elafruits Spa au taux de 30% rend les produits de cette entreprise plus chers que ceux importés directement de l'étranger, au moment où le gouvernement cherche à promouvoir l'industrie de substitution à l'importation. Elafruits a frappé à toutes les portes. Elle a saisi les ministères du Commerce et de l'Industrie ainsi que les Douanes algériennes. Elafruits souhaite que les références qu'elle produit soient intégrés dans la liste négative des marchandises exclues de la franchise de droits de douane à l'importation des produits originaires de la Gzale. L'entreprise demande, également, l'éclatement de la position sous-tarifaire 08.11: fruits, non cuits à l'eau ou à la vapeur, congelés, même additionnés de sucre ou d'autres édulcorants, et réduire les droits de douane de 30 à 5%. La direction des douanes a donné une suite favorable à la requête de l'entreprise Elafruits, de modifier des positions tarifaires à travers l'introduction des spécialisations couvrant plus spécifiquement les fruits congelés destinés à la transformation industrielle. Le ministère du Commerce a également donné son accord de principe. Cependant, les douanes précisent que la spécialisation créée doit être accompagnée d'une note complémentaire, initiée par les services du ministère de l'Industrie ou du ministère du Commerce. En attendant, Elafruits, faute d'une réaction rapide des pouvoirs, continue de perdre des parts de marché au profit d'une entreprise étrangère qui bénéficie de tous les avantages liés aux accords de la Zone de libre-échange arabe. Aujourd'hui, Elafruits qui emploie 170 personnes ne satisfait que 20% du marché local à cause de la non-compétitivité de ses produits impactés, d'une part par les droits de douane de 30% et par l'importation en provenance de la Gzale en franchise de droits de douane des mêmes références de produits finis produits par l'entreprise algérienne. Sur le plan industriel, les capacités de production d'Elafruits sont actuellement de 24 000 tonnes par an, entre préparation de fruits et compounds. Les besoins du marché national sont de l'ordre de 15 000 tonnes par an pour les yaourts et 33 000 tonnes pour les jus. La société est capable de satisfaire 55% des besoins du marché national avec la cadence de production actuelle, si les droits de douane sur les matières premières, qu'elle importe, sont réduits à 0%. Par ailleurs, elle prévoit d'augmenter ses capacités de production à 48 000 tonnes par an. Elafruits a, également, investi dans la remontée de filière en créant une société de transformation des produits agricoles (STPA), pour intégrer les produits agricoles locaux, notamment les pommes et les abricots. M. R.