Durant les deux jours de l'Aïd, 30 000 commerces seront ouverts à l'échelle nationale et seront à la disposition des familles. Le ministère du Commerce a fait savoir, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III, que 6 000 contrôleurs seront mobilisés, à travers tout le territoire, durant les fêtes de l'Aïd el-Fitr, pour faire respecter la loi en matière d'approvisionnement en produits alimentaires de base et de prestations de services. Il a également rappelé que durant les deux jours de l'Aïd, 30 000 commerces seront ouverts à l'échelle nationale et seront donc à la disposition des familles. Ce chiffre, qui représente seulement 2% des commerces inscrits au registre national du commerce, sera-t-il vraiment respecter le jour J et, si tel est le cas, suffira-t-il à répondre aux besoins des consommateurs ? La question mérite d'être posée, dès lors que les citoyens se demandent déjà si boulangeries, épiceries, marchés et autres services répondront présent durant toute la semaine prochaine. Avant-hier, c'était à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) de rassurer, en informant que les 30 000 commerçants, dont 10 000 boulangers, assureront la permanence durant l'Aïd. L'organisation a laissé entendre que les directions de commerce et des prix (DCP), en collaboration avec des éléments locaux de l'UGCAA, ont concocté des programmes de permanences, dans chaque wilaya. Au passage, rappelons que les listes des "permanences commerciales" comprennent les boulangeries, les boucheries, les restaurants, les transports, les stations d'essence, etc. La directive du ministère du Commerce note que les commerçants n'ayant pas respecté leur permanence devront payer une amende de 100 000 DA. Pour le porte-parole de l'UGCAA, Tahar Boulenouar, les fêtes de l'Aïd coïncident, cette année, avec le congé hebdomadaire, ce qui ne devrait pas poser trop de tracas pour les citoyens. Mais, un tel discours a encore du mal à passer chez bon nombre d'Algériens, victimes l'an dernier de "la fermeture" de plusieurs magasins dès le troisième jour. Ce constat a d'ailleurs fait réagir M. Boulenouar qui a rejeté la faute sur les collectivités locales. Selon lui, chaque APC doit afficher, 3 jours avant l'Aïd, la liste des commerçants de permanence, une manière de les responsabiliser, mais aussi pour prendre à témoin la population de la commune. Le porte-parole de l'UGCAA a, en outre, rassuré sur la disponibilité des moyens de transport, annonçant que 60 000 chauffeurs de taxi et 50 000 bus privés seront mobilisés à travers tout le pays. La consigne sera-t-elle respectée par tous ? Pour l'UGCAA, il n'y a pas lieu de paniquer ni de s'inquiéter, car le ministère du Commerce a instruit tous les commerçants concernés par la permanence, une semaine à l'avance, et parce que les mesures prises, y compris les sanctions, seront suivies à la lettre par le département d'Amara Benyounès. Hier, des citoyens ont révélé à Liberté que le ministère du Commerce "n'a pas les moyens d'une politique rationnelle, qui lui permet d'assumer ses responsabilités", notant que ce ministère "n'encadre plus le marché, mais il le subit". Pour certains, une fête "ça s'organise" et devrait impliquer plusieurs acteurs. "Il faut que le ministère et les structures chargées du commerce réglementent les obligations, durant les jours de fêtes, les organisent et veillent concrètement à leur respect", a déclaré l'un d'eux, avant d'ajouter : "Quand il y a la volonté, tout peut bien aller." H. A.