Ce troisième décès intervient sur fond de début de polémique entre l'Institut Pasteur d'Alger et le laboratoire d'hygiène de Batna. Un troisième décès, parmi les neuf personnes — six originaires de Kaïs dans la wilaya de Khenchela et trois autres de Batna — hospitalisées, depuis le 23 juin, a été enregistré, vendredi soir, au CHU Benflis-Touhami de Batna. Cette nouvelle victime, un enfant de 11 ans, qui venait juste d'être admis à l'examen de cinquième, avait consommé du cachir, d'après ses proches, en compagnie d'un autre camarade du même âge décédé, le 2 juillet. Soit un jour avant la mort d'un homme de 66 ans, également victime d'une intoxication alimentaire. Il aurait consommé, lui aussi, du cachir. Deux patients seulement ont, faut-il le rappeler, pu quitter l'hôpital, les autres se trouvent toujours sous surveillance médicale vu que le danger n'est pas encore écarté. Quant aux deux personnes décédées, elles ont été déclarées victimes de botulisme par les autorités sanitaires, à leur tête Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Le premier responsable du secteur a indiqué, le 5 juillet à Alger : "Nous déplorons deux décès parmi les personnes admises à l'hôpital de Batna à cause de la consommation d'un produit avarié qui est le cachir." Quelques jours auparavant, un cadre de la santé a affirmé que les analyses d'échantillons de cachir à l'origine de la suspicion des cas de botulisme ont été déclarées positives par le laboratoire d'hygiène de la wilaya de Batna. Abdelhafid Seddouk, chef du service de la prévention a, de son côté, souligné que ce laboratoire relevant du secteur de la santé a confirmé la présence, dans ce produit, d'un "germe responsable d'une toxi-infection d'origine alimentaire". Surprise ! Cette hypothèse a été cependant écartée par l'Institut Pasteur d'Alger. La nouvelle a dérouté les proches des victimes, notamment celles qui ont perdu la vie. Car, sans preuves tangibles, comment pourraient-ils avoir gain de cause et être indemnisés ? Situation qui a suscité des interrogations, d'après une source proche du dossier, actuellement entre les mains du procureur de la République près le tribunal de Batna. Selon la même source, soit ces victimes ne sont pas mortes de botulisme (alors que les médecins spécialistes du CHU de Batna et le ministre de la Santé ont confirmé le contraire, ndlr). Soit le cachir n'est pas à l'origine de l'intoxication et dans ce cas une enquête épidémiologique approfondie s'impose. (Rappelons encore une fois que le laboratoire d'hygiène de Batna a détecté, dans les échantillons de cachir saisi, la présence d'un germe responsable d'une toxi-infection d'origine alimentaire, ndlr). Soit les échantillons de cachir ayant subi des analyses n'étaient pas les bons, a conclu notre source.