Elle refuse néanmoins d'assumer les frais d'hospitalisation de patients non munis de prise en charge préalable délivrée par la Commission nationale médicale. Le montant de la dette algérienne auprès des structures hospitalières françaises révélé récemment par les Hôpitaux de Paris a fait réagir la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (Cnas). L'organisme algérien de la Sécurité sociale dément, en partie, l'information et affirme que tous ses engagements avec des structures hospitalières de l'Hexagone ont été honorés dans le cadre du transfert de malades algériens pour soins à l'étranger. Le communiqué, rendu public hier, a précisé que "la Cnas, en tant qu'organisme officiel responsable de la couverture financière des frais d'hospitalisation des citoyens algériens bénéficiaires de décisions de transfert pour soins à l'étranger, délivrées par la Commission médicale nationale, honore, dans le cadre de ses relations conventionnelles, l'ensemble de ses engagements auprès des structures hospitalières françaises d'accueil". Selon les responsables de la Cnas, "les relations conventionnelles avec les structures hospitalières françaises d'accueil font l'objet de réunions d'évaluation périodiques, au cours desquelles sont réglés, d'un commun accord, l'ensemble des différends, somme toute logique, dans une relation commerciale historique, aussi dense, caractérisée par un partenariat mutuellement avantageux". Quant au contentieux né du non-paiement des soins prodigués à des patients algériens, la Cnas s'en lave les mains et affirme qu'"elle ne peut en aucune manière assumer financièrement les frais occasionnés par des soins prodigués à des personnes non munies d'engagements de prise en charge délivrés préalablement à leur départ". C'est dire que la facture impayée concerne ces cas. Quelque 31,6 millions d'euros est le montant que doit payer l'Algérie à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Le montant de la dette a été révélé dans un bilan datant du 7 juillet de la direction en commission médicale d'établissement (CME) et repris par la presse française de la semaine passée. Le bilan a souligné que l'Algérie occupe la tête du classement des pays les plus redevables aux hôpitaux de Paris. Elle est classée loin devant le Maroc avec 11 millions, des USA avec 5,7 millions, la Belgique avec 4,9 millions d'euros... En termes de séjours médicaux dans les hôpitaux de Paris, l'Algérie est en tête du classement aussi avec 2 439 séjours enregistrés entre 2010 et 2014. Les clarifications apportées par la Cnas confirment au moins que la facture des soins prodigués est salée. Doit-on revoir le procédé d'octroi de prise en charge à l'étranger en ces temps des vaches maigres ? M. M