Il est 6h15, jeudi, lorsqu'un dramatique accident de la circulation survient sur la RN11 en direction d'Oran, plus précisément, à proximité du nouveau stade olympique en construction à Sid El-Bachir. Bilan : six morts, quatre adultes et deux enfants, ainsi que deux blessés graves actuellement dans le coma. Le télescopage de trois véhicules a été à l'origine du drame, deux camions, un Sonacome transportant 210 bouteilles de gaz butane, conduit par B. Houari, 40 ans, et un Shacman, immatriculé à Alger, conduit par T. Houari, 50 ans, et transportant du sable, ainsi qu'une Renault Kangoo avec à son bord cinq membres d'une même famille, le père, F. B., 37 ans, son épouse, 35 ans, et ses trois enfants âgés de 15, 7 et 3 ans. Les deux camions se seraient télescopés avant de broyer le véhicule utilitaire. Les autres automobilistes ont assisté impuissants au spectacle et ont paniqué lorsqu'ils ont craint l'explosion des bouteilles de gaz. D'autres ont perdu connaissance à la vue des conséquences de l'accident. Par-delà son caractère aussi spectaculaire que dramatique, l'accident de la route de jeudi relance le débat autour du contrôle des véhicules de transport de personnes et de marchandises et remet sur le tapis l'urgence de mettre en branle les mesures annoncées par les pouvoirs publics. On se souvient qu'en novembre dernier, le ministre des Transports avait annoncé l'entrée en vigueur, début 2015, d'un nouveau décret portant organisation de la circulation des camions de transport de marchandises à travers des mesures plus coercitives à l'encontre des contrevenants. Entre autres dispositions prévues, la dotation de ces véhicules en chronotachygraphes — appareils permettant d'enregistrer la vitesse, les temps de conduite, d'arrêt etc. — et la réalisation de stations de pesée dans des usines, des carrières et des grandes stations de chargement des marchandises, pour le contrôle de la charge des camions avant de leur permettre de quitter les lieux et de circuler sur la voie publique. On ne sait quel sort a été réservé au décret en question ni s'il sera, un jour ou l'autre, mis en application. On sait, en revanche, que des camions de transport de marchandises, notamment ceux du bâtiment et travaux publics, violent allègrement le code de la route faisant planer un danger permanent sur les utilisateurs de la voie publique. Le drame de jeudi n'est que la conséquence logique de l'inconscience criminelle de certains conducteurs et du laxisme des autorités compétentes qui n'arrivent pas à concrétiser des mesures dont certaines remontent à 2001. A. Ayoub/Samir Ould Ali